L'attentat terroriste qui a ciblé, lundi dernier, la ville tunisienne de Ben Guerdane, est venu rappeler la nécessité d'une coopération accrue entre les pays de la région en vue de faire face à ce phénomène transnational. L'Algérie, qui avait affronté seule l'hydre terroriste durant la décennie noire, mesure mieux que quiconque l'impérieuse conjugaison des efforts de tous les pays de la région en vue de venir à bout de la menace. Jeudi dernier, et saisissant une rencontre avec les commerçants et les artisans, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Nouredine Bedoui, a affirmé qu'il y avait une coordination sécuritaire permanente entre l'Algérie et la Tunisie en matière de lutte contre le terrorisme, saluant le rôle des institutions sécuritaires tunisiennes face à l'attentat terroriste qui a ciblé Ben Guerdane. « Il existe entre les services de sécurité algériens et tunisiens une coordination et un échange d'informations pour protéger nos deux pays et sociétés », a-t-il déclaré. Faisant allusion à l'attentat terroriste de Ben guerdane, le ministre a indiqué que « la sécurité de la Tunisie et de ses frontières est celle de l'Algérie et la sécurité de l'Algérie et de ses frontières est celle de la Tunisie », saluant les institutions sécuritaires tunisiennes pour le « professionnalisme » avec lequel elles ont fait faire face à cet attentat. Malgré une conjoncture économique « précaire », le ministre de l'Intérieur a indiqué que l'Algérie connapit une situation sécuritaire « exceptionnelle » car entourée de « dangers » le long de ses frontières. Il a appelé tout un chacun à faire montre de vigilance et à accompagner les institutions sécuritaires à leur tête l'Armée nationale populaire pour la préservation de la stabilité estimant que « la préservation de la sécurité et de la stabilité n'est pas du seul ressort de l'armée ou des institutions sécuritaires ». Une vigilance qui devrait être de mise, en permanence, sachant les dangers réels qui entourent l'Algérie, en raison de la situation critique de son voisinage. Les forces de sécurité déployées le long du tracé frontalier sont mises en état d'alerte maximale. Et pour cause, les groupes terroristes essayent, par tous les moyens, de s'y installer, du moins, s'y frayer un passage. Les prises des forces de sécurité sont, à ce titre, significatives. La dernière en date remonte à la soirée de jeudi dernier où les éléments de l'ANP ont abattu trois terroristes et saisi six missiles Stinger, vingt pistolets-mitrailleurs de type kalachnikov, trois lance-roquettes RPG-7, deux fusils mitrailleurs RPK, deux fusils à lunettes, deux pistolets automatiques et seize roquettes pour RPG-7 dans la région d'El Oued, limitrophe à la Libye. Cette opération renseigne sur les intentions des groupes terroristes qui activent dans la région, mais aussi sur le degré de vigilance des forces de sécurité qui ratissent les principaux points de passage des groupes terroristes et des contrebandiers dans ces vastes contrées désertiques.