Il s'agit, notamment de 6 lance-roquettes RPG7, 59 fusils-mitrailleurs automatiques, des roquettes de mortier, 311 chargeurs pour divers types d'armes ainsi que 4 fusils-mitrailleurs RPK. Quant au nombre de terroristes abattus ou arrêtés, le ministère de l'Intérieur ne donne aucune précision. Deux jours seulement après l'horrible attentat qui a coûté la vie à 13 douaniers à Ménéa, dans la wilaya de Ghardaïa, les services de sécurité ont pu anéantir le groupe auteur du massacre. Dans un communiqué rendu public hier, le ministère de l'Intérieur a annoncé que “les unités de l'Armée nationale populaire (ANP) ont éliminé un groupe terroriste qui a assassiné vendredi 13 douaniers au sud de Ménéa (Ghardaïa)”. Aucune autre indication n'a été donnée sur le nombre exact de terroristes abattus ou arrêtés. Des informations concordantes avaient fait état de l'encerclement, dans la nuit de vendredi à samedi, d'un important groupe armé composé de 18 éléments appartenant au GSPC. Le communiqué donne des indications sur les circonstances de l'attaque en précisant que “le convoi des douaniers, qui se rendaient à Ouargla en provenance de Béchar pour assister à une rencontre régionale, en empruntant une piste, a été surpris par un groupe terroriste qui compte 12 à 20 membres”. Et d'ajouter qu'“aussitôt alertées, des unités de l'ANP ont enclenché des opérations de recherche et de poursuite contre ce groupe terroriste, mettant à contribution tous les moyens à leur disposition (terrestres et aéroportés). Au cours de cette opération, 8 véhicules 4x4 de marque Toyota ont été découverts à 50 km au nord-est de Hassi-Chebaba (sud de Ménéa)”. Au terme de cette opération, les unités de l'ANP ont entièrement détruit ces véhicules, dont deux chargés d'explosifs et de munitions de différents calibres, ce qui a provoqué deux fortes explosions générant deux colonnes de fumée. L'assaut a donc été donné samedi dans la soirée, à en croire les mêmes sources. Mais ce qui est frappant dans le communiqué du département de Yazid Zerhouni, c'est l'arsenal militaire récupéré à l'issue de l'opération. “Une importante quantité d'armes a été récupérée au cours de l'opération. Il s'agit, notamment d'un fusil-mitrailleur lourd 14.5, 6 lance-roquettes RPG 7, 1 mortier 60 mm, 4 fusils-mitrailleurs RPK, 59 fusils-mitrailleurs automatiques, 1 fusil à lunettes, 1 fusil-mitrailleur (FM) ,15 pistolets, 311 chargeurs pour différentes armes, 53 capsules d'obus de mortier, 1 canon 12.7 mm, 16 caisses de munitions de différents calibres et des obus de mortier”. L'opération de recherches se poursuit en vue d'éliminer le reste des membres du groupe. Ce matériel démontre, on ne peut mieux, les capacités de nuisance assez solides des groupes terroristes activant sous la houlette de Mokhtar Belmokhtar dit Laouer, dans le sud du pays. Le ministre de l'Intérieur avait clairement identifié les auteurs de l'attaque ayant ciblé les douaniers dans la matinée de vendredi. “C'est Belmokhtar qui est à l'origine de l'attentat”, avait-il déclaré en marge de la visite du président de la République dans la capitale. L'attentat, qui a endeuillé le corps de la douane, a suscité de sérieuses interrogations sur le redéploiement du GSPC dans le sud du pays d'autant que cette vaste région est difficilement contrôlable. Le GSPC, qui en fait une zone de transit pour l'acheminement des armes et des munitions, a tissé des liens solides avec les groupes affiliés à Al-Qaïda de Ben Laden activant dans les pays du Sahel. On se souvient de l'attaque d'une caserne en 2004 au nord de la Mauritanie par des éléments de l'organisation de Hassan Hattab. incursion, intervenue après le rapt des touristes occidentaux dans le Sud algérien par le sinistre Amari Saïfi dit Abderrezak El-Para et l'interception sur la route de In Salah d'une importante cargaison d'armes et de munitions achetées au Niger, a inévitablement créé un front de lutte contre le terrorisme dans le Sahel, devenu ces dernières années, du moins depuis les attentats du 11 septembre 2001, une base arrière du terrorisme international. Conscient de cette menace, Washington avait organisé des manœuvres communes avec la participation des pays de la région, dont l'Algérie, en vue d'étudier les différents scénarios catastrophe qui seraient fomentés par Al-Qaïda et les ripostes possibles pour y faire face en temps réel. Cependant, seule l'implication effective des pays voisins dans cette guerre contre le terrorisme est à même de resserrer l'étau sur le mouvement des groupes terroristes à nos frontières du Sud. Salim Tamani