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Louisa Hanoune et la situation politique du pays : «Les indices à l'origine des événements de Tunisie et de l'Egypte ne s'appliquent pas sur l'Algérie»
Photo : Fouad S. Louisa Hanoune, Sg du Parti des travailleurs, s'est longuement attardée, hier, au second jour des travaux du Comité central, à Zeralda, sur la situation générale prévalant actuellement au pays et même en Tunisie et l'Egypte. «Le PT se prépare à toute éventualité. Nous sommes prêts pour tous les changements qui peuvent arriver : remaniement du gouvernement, élections anticipées, manifestations… », indique Mme Hanoune. Elle plaide, pour étayer ses dires, pour la levée de l'état d'urgence «qui n'a pas raison d'exister puisque la situation sécuritaire s'est améliorée aujourd'hui. Elle appelle également à l'ouverture du champ médiatique «pour des débats ouverts et constructifs où toutes les parties peuvent se prononcer sur la situation du pays». Et d'ajouter dans le même esprit que «les réformes économiques ne suffisent pas, il faut aussi des réformes politiques. La situation actuelle se caractérise par l'absence de transparence et un refoulement politique et social, ce qui fait appel nécessairement à prendre des mesures». Les indices qui sont à l'origine des événements de Tunisie, de l'Egypte et du Yémen, ne s'appliquent pas, du point de vue du PT, sur l'Algérie puisque «notre situation est tout à fait différente de ces pays». «Chez nous, il y a une révolution latente, soit elle n'est pas prête», souligne la Sg du PT regrettant dans la foulée que «mes propos sont souvent mal rapportés par les médias». Louisa Hanoune qui affiche son soutien aux soulèvements dans ces pays, constate que «c'est la question de la propriété des moyens de production qui s'y pose. Ces pays ont appliqué à la lettre les dictées de l'UE et ne récoltent actuellement que les fruits de leurs accords d'association». Tout en saluant les positions des Tunisiens et Egyptiens qui refusent toute ingérence étrangère dans leurs affaires, l'oratrice voit dans les événements de Tunisie «une véritable révolution contre l'impérialisme imposé par Ben Ali». Pour ce qui est de l'Egypte, elle qualifie de «la montagne qui a accouché d'une souris » la décision de Moubarak qui a procédé à la dissolution du gouvernement, après un silence de quatre jours du début des manifestations violentes dans son pays. Elle estime, en substance, que «les peuples tunisien et égyptien sont à la recherche de dirigeants intègres, capables de mener à bien leurs affaires et, en revanche, n'ont pas besoin d'intermédiaires. C'est une révolution des travailleurs contre l'impérialisme, sans plus». Notons que les travaux du Comité central du PT se poursuivront aujourd'hui et la Sg du parti reviendra sur les recommandations de la réunion, demain, à l'occasion d'une conférence de presse qu'elle donnera au siège national de son parti à Alger.