La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a présenté hier un rapport politique à l'occasion d'une rencontre avec les cadres de son parti des wilayas du Centre à Belfort (El-Harrach). Une occasion pour elle d'affirmer que l'Algérie avait préservé les acquis de sa révolution dans de nombreux domaines. “Nous avons, en dépit de tout, préservé le droit à l'enseignement et à la santé. L'Algérie n'a pas perdu les acquis de sa Révolution”, a-t-elle indiqué lors de son allocution devant les cadres de son parti. “Malgré les séquelles du réajustement structurel et de la tragédie nationale, des milliers d'entreprises publiques existent toujours”, martèle-t-elle au cours de ce rendez-vous qui a connu une affluence nombreuse, pas seulement des cadres du parti mais aussi d'une assistance venue pour la circonstance. La secrétaire générale du PT n'a pas manqué de répéter qu'il n'y a pas lieu de comparer la Tunisie à l'Algérie. “La comparaison de l'Algérie avec ce qui se passe dans d'autres pays doit se faire de manière intelligente. Ce qui se passe en Tunisie est une révolution authentique non importée ou fabriquée dans les laboratoires des services américains et européens. La révolution tunisienne est un acquis pour tous les peuples, car c'est le peuple tunisien qui a défini son contenu et la rupture définitive avec le régime du dictateur déchu Zine El Abidine Ben Ali et sa politique économique tracée en vertu de l'accord d'association avec l'UE depuis 1995” Ce qui est loin d'être le cas dans notre pays car, pour elle, les solutions existent en Algérie et se résument dans la réouverture des entreprises qui ont été fermées et le non-octroi de facilités “à ceux qui ont noyé le marché national avec des marchandises étrangères”. Mme Hanoune a profité de cette occasion pour rendre un hommage à l'Union générale des travailleurs tunisiens qui a choisi d'être aux côtés du peuple et refusé d'occuper des postes dans le gouvernement qui œuvre, selon elle, à sauver un régime rejeté par le peuple. “Ce qui s'est passé en Tunisie est similaire à ce qui s'est passé lors d'un certain 5 octobre 1988 lors de la révolte spontanée de la jeunesse algérienne. Mais en Tunisie, ils réclament une rupture franche et totale avec l'ancien système, pas comme cela s'est passé en 1988 où le pouvoir a permis aux gens de bavarder tout en sauvegardant le même système. Et c'est ce que font les Tunisiens qui ont rejeté le gouvernement dit de transition qui est en réalité un gouvernement de cohabitation avec l'ancien système. Aujourd'hui, je doute que celui qui a soutenu Ben Ali puisse saluer la révolution qui l'a fait tomber. C'est vrai que depuis la révolution tunisienne certains n'arrivent pas à trouver le sommeil. Il faut aussi permettre au peuple algérien d'exprimer son soutien dans le calme à la révolution tunisienne”, dit-elle, en référence à la position officielle algérienne. S'agissant de la situation en égypte et au Yémen, Mme Hanoune a estimé qu'il est difficile de prévoir leur évolution. Elle écarte tout risque de contagion sur l'Algérie. Cela dit, avertit-elle, son parti “se prépare à toute éventualité, en cas de révolution nous serons prêts à l'encadrer et prendre nos responsabilités et être à la hauteur”. Hanoune s'en est également prise aux médias français qui, selon elle, ont tenté de diluer la révolution tunisienne et d'avertir. “Dans notre pays existe une révolution latente.” La SG du PT a chargé également la Coface et le FMI qui sont en train de mettre de la pression sur l'Algérie. Hanoune met en garde le pouvoir algérien qu'elle appelle à changer de politique. “Le gouvernement est interpellé pour changer sa politique et la mettre en faveur des jeunes et non des barons.” Pour ce qui est du remaniement du gouvernement, Hanoune se demande l'utilité d'un remaniement et à quoi servira-t-il. “C'est une période charnière, un remaniement du gouvernement à quoi cela servira-t-il ? Avec une loi de finances complémentaire sous forme d'ordonnances. La démocratisation du pouvoir reste le strict minimum même si nous n'avons pas attendu la révolution tunisienne pour le dire”, a-t-elle conclu.