La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a plaidé hier pour la levée de l'état d'urgence en vigueur depuis le début des années 1990, estimant que notre pays a recouvré des conditions normales de vie. S'exprimant hier lors d'une conférence de presse sanctionnant les travaux du comité central du parti, Mme Hanoune a déclaré en réponse à une question sur le sujet qu'«il est temps d'abroger les lois d'exception», tout en prenant des mesures de vigilance car, à ses yeux, il est clair que des actions terroristes ciblent le pays. Pour justifier sa position, la conférencière a évoqué les libertés syndicales et politiques «encore ligotées». «Ce n'est pas acceptable de porter atteinte aux libertés», dira-t-elle, regrettant que l'Algérie se retrouve au bas de l'échelle en la matière. Pour Mme Hanoune, qui revendique l'ouverture d'un débat sur les libertés, il y a un retour progressif de la paix en Algérie. «Nous sommes en train de recouvrer des conditions normales de vie», argue-t-elle, citant l'exemple des manifestations organisées par le gouvernement ou encore les manifestations lors des matches de l'équipe nationale sans qu'il y ait le moindre incident. Elle regrettera par ailleurs que la question des disparus n'ait pas encore été résolue et réitère son appel à un débat sur ce sujet. Sur un autre registre, elle réitèrera «la position politique» de son parti qui revendique des élections législatives anticipées car l'Algérie «doit avoir de vraies institutions» et place cette question dans le cadre du recouvrement des libertés. A une question sur les évènements d'Aghribs, dans la wilaya de Tizi Ouzou, à propos de la construction d'une mosquée, Mme Hanoune dira qu'«il faut savoir raison garder» car à son avis, derrière l'affaire, il y a des positions politiques. «Pourquoi spécialement à Aghribs ?», s'est-elle toutefois interrogée, rappelant aussi les douloureux évènements de Berriane, mais en refusant de tirer des conclusions.