Photo : Fouad S. Un bilan mitigé de la situation générale au pays durant l'année 2010 a été dressé par la SG du PT, Louisa Hanoune, lors d'une conférence donnée, hier, au siège national du parti à Alger. De gros dossiers ayant marqué l'année en cours, à limage de la LFC 2010 et celle pour 2011, le processus de nationalisation des entreprises, le BTPH et l'emploi ont été relookés. L'adoption récente de la LF 2011 constitue, du point de vue du PT, un grand acquis pour le pays et une mesure protectionniste de l'économie nationale, compte tenu des dispositions que prévoit ladite loi. Cependant, «la menace est omniprésente et le gouvernement doit entreprendre encore plus de dispositions pour en faire face», indique la conférencière estimant que «les objectifs escomptés ne sont pas tous atteints et la rupture avec les anciens modes de gestion pas encore réalisée». De gigantesques projets ont été lancés dans plusieurs secteurs «faisant de l'Algérie un atelier immense qui n'existe nulle part au monde», commente Mme Hanoune. Elle fera remarquer, en contrepartie, que les programmes réalisés jusqu'ici demeurent «insuffisants» citant, à titre d'exemple, le BTPH : 01 million de logements réalisés contre une demande qui s'élève à 06 millions. Dans ce chapitre précis, elle plaide un suivi minutieux des programmes car, à ses yeux, des milliers de logements AADL ou LSP sont vacants «en raison du trafic qui y persiste» et de ce fait «la réquisition doit s'imposer», tonne-t-elle. Ces lacunes justifient, du point de vue du PT, les tensions sociales qui éclatent par-ci par-là. Evoquant le marché de l'emploi, la SG déplore l'absence de statistiques fiables à même d'en avoir une approche, car, elle croit que «les chiffres communiqués concernant le taux de chômage et de la population active ne sont pas clairs, non plus sur quels critères ils sont basés». Pour le bien de l'activité économique nationale, Louisa Hanoune réitère le principe de son parti : l'arrêt du processus de privatisation et la renationalisation des entreprises de l'Etat. Citant, à ce propos, le complexe d'Arcelor Mittal d'Annaba dont le contrat arrive à terme en 2011, elle soutient la thèse du syndicat de cette entreprise qui appelle à la récupération du complexe sidérurgique par l'Etat. S'agissant des rapports avec l'étranger, le PT ne semble pas vouloir adhérer au processus de la zone de libre échange-repoussé récemment à 2020 au lieu de 2017- puisque, d'après la conférencière, la coopération avec l'UE s'est avérée un échec sur toute la ligne. Pire encore, elle craint que «les produits algériens n'arriveront jamais à s'imposer dans le marché européen car les pays du continent sont déjà en crise». Pour ce qui est des affaires internes du parti, la SG du PT qui annonce la réunion du Comité central au mois de janvier prochain, affirme que les élections futures ne constituent point une préoccupation du parti : «Nous ne sommes pas une machine électorale».