La Côte d'Ivoire a été, pour la première fois, dimanche dernier, la cible de groupes armés. Le bilan de l'attaque contre la station balnéaire — très populaire — de Grand-Bassam, à une vingtaine de kilomètres à l'est d'Abidjan, par un commando armé, a fait 16 morts, quatorze civils dont la directrice allemande du centre culturel Goethe, et deux soldats. Le président ivoirien, Alassane Ouattara, a dénoncé, sur les lieux du drame, une attaque « lâche » revendiquée dans la soirée par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). « Le terrorisme ne sera pas impuni », a-t-il souligné, précisant que le bilan est lourd et que « les forces armées ivoiriennes ont neutralisé six assaillants ». Le ministre de l'Intérieur, Hamed Bakayoko, avait auparavant indiqué que trois hôtels avaient été la cible des assaillants et que les ratissages se poursuivaient pour retrouver d'éventuels autres djihadistes ». La ministre ivoirienne de la Communication, porte-parole du gouvernement, Mme Affoussiata Bamba Lamine, avait appelé les populations au calme suite aux attaques armées. Elle a fait état de la mobilisation des services de sécurité sur les lieux du drame pour circonscrire les événements et protéger les populations. Ces attaques ont suscité l'indignation de la communauté internationale. Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a condamné les attaques promettant son soutien aux autorités ivoiriennes dans leur recherche des auteurs de l'attentat. Ban Ki-moon a réitéré, dans un communiqué, « l'engagement de l'ONU au côté du peuple de Côte d'Ivoire en ces temps difficiles », exprimant son « soutien total au gouvernement ivoirien dans ses efforts visant à traduire les auteurs de ces crimes devant la justice ». La présidente de la Commission de l'Union africaine (UA), Nkosazana Dlamini-Zuma, a insisté sur l'impératif d'efforts collectifs africains et internationaux renforcés et toujours mieux coordonnés face à la menace croissante que constituent le terrorisme et l'extrémisme violent en Afrique. Condamnant fermement ces attaques, Washington assure le gouvernement ivoirien du soutien américain dans les enquêtes visant à déterminer l'identité des instigateurs de ce crime odieux. Le président français, François Hollande, a dénoncé un « lâche attentat », promettant « soutien logistique et de renseignement pour retrouver les agresseurs ». Les ministres français des Affaires étrangère Jean-Marc Ayraul et de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, se rendront aujourd'hui à Abidjan.