Insatisfaite des résultats obtenus depuis la mise en œuvre de cet accord en 2005, l'Algérie a demandé, après deux évaluations, à revoir cet accord. « Cet accord sera revu avant la fin de l'année », a affirmé, hier, le directeur du suivi des accords commerciaux régionaux et directeur général par intérim du commerce extérieur au ministère du Commerce, Saïd Djellab. Invité au Forum Débat organisé du Forum des chefs d'entreprise (FCE), Djellab a précisé que la requête de l'Algérie a été acceptée par l'UE. Il a ainsi fait savoir que les deux parties ont convenu d'une série de rencontres de négociations. « La prochaine rencontre aura lieu entre fin mars et fin mai. Celle-ci permettra d'établir un bilan commun et de faire un travail d'analyse pour apporter les correctifs nécessaires à cet accord d'association », a-t-il souligné. Selon Djellab, cette révision s'avère nécessaire d'autant que les objectifs assignés à cet accord n'ont pas été atteints, du moins pour la partie algérienne. La première évaluation a été faite en 2010, soit cinq ans après sa mise en application. Celle-ci a démontré que cet accord n'a fait qu'affaiblir l'industrie nationale. D'où la décision de revoir la liste des produits soumis au démantèlement tarifaire. Après révision, cette dernière a été étendue pour toucher 1058 produits, a précisé l'invité du FCE. « Lors de la deuxième évaluation faite en 2015, nous avons constaté que le bilan est le même et les objectifs n'ont pas été réalisés, raison pour laquelle l'Algérie a demandé la révision », a-t-il indiqué. La balance commerciale reste déficitaire notamment en termes de valeur ajoutée. Ce déficit durant les deux premiers mois de 2016 s'est creusé à 3,3 milliards de dollars contre 1,3 milliard de dollars durant la même période de l'exercice 2015. Le volume des importations est passé de 8,2 milliards de dollars durant les deux premiers mois de 2015 à 7,5 milliards pour la même période de 2016, soit une baisse de 9%. Les exportations ont, par contre, connu une courbe descendante passant à 4,2 milliards de dollars soit une baisse de 39% par rapport à la même période de 2015. Cette tendance baissière pourrait persister « la vulnérabilité de l'économie nationale ainsi de l'offre exportable ». Selon Djellab, le problème se pose au niveau de la structure des exportations. « Il n'y a pas une large offre de produits à exporter alors que nous devons la diversifier ». Il a été constaté, en outre, l'absence d'investissements directs étrangers à laquelle il faut ajouter « l'incohérence des tarifs douanièrs par rapport à la politique commerciale ». Pour parer à cette situation, deux chantiers ont été lancés, a-t-il dit. Le premier comporte des « mesures d'urgence » pour rationaliser les importations, le deuxième a trait à « des mesures dynamiques » dans le but de promouvoir les exportations. Le défi est « de conforter l'acte de production et de trouver des débouchés sur le marché extérieur ». Il a rappelé qu'une cellule d'écoute a été mise en place pour régler les problèmes des exportateurs.