Initiée dans le but de mettre en valeur le patrimoine culturel matériel et immatériel de la région de Ouargla, la Caravane « Les ksour racontent » a débuté, samedi dernier, en grande pompe depuis le vieux ksar de N'goussa, situé à 20 km du chef-lieu de la wilaya. Organisée sous l'égide du ministère de la Culture par l'Office de gestion et d'exploitation des biens culturels (Ogbec) et la wilaya d'Ouargla et la wilaya déléguée de Touggourt, cette première édition, qui s'étalera jusqu'au 2 avril, se veut également un cri d'alarme face à la dégradation notable des vestiges historiques incarnant la culture identitaire des Ouarglis. Un programme riche et varié est prévue dont des visites guidés de plusieurs monuments historiques et des ksour, conférences sur le patrimoine culturel, expositions artisanales, expositions sur les matériaux de construction locaux et maquettes des ksour, projections de films documentaires. Représentant les autorités locales, le président de l'APC d'Ouargla a mis l'accent sur la valeur historique et civilisationnel des ksour de la région — on compte plusieurs ksour à Ngoussa, Ouargla, Echott, Rouissat — qui ont fait, selon lui, l'objet d'intérêt « grâce à la place stratégique qu'ils ont occupée au fil des siècles ainsi que pour le rôle central dans le trafic commercial reliant l'Afrique noire au nord du continent ». Concernent leur réhabilitation, l'édile a évoqué une opération prévue par le ministère de la Culture en faveur du ksar d'Ouargla, « mais jusqu'ici, aucune action ne s'est traduite sur le terrain et le projet enregistre beaucoup de retard », regrette-t-il. Cela dit, il a indiqué que des travaux de réhabilitation ont été engagés sur une partie du ksar visant quelque 150 anciennes demeures, puisque le lieu est habité contrairement à beaucoup de kour des environs. « Par ailleurs, nous déplorons la dégradation massive du ksar de Ngoussa qui semble être totalement abandonné », poursuit le P/APC qui dit compter sur la caravane pour « sensibiliser les pouvoirs publics et la tutelle à agir avec urgence pour sauver ce haut lieu historique de la disparition. Et de là à aider au retour du tourisme culturel dans la région ». De son côté, le président de l'association du ksar d'Ouargla a indiqué que le ksar de la ville est classé patrimoine national historique depuis 1996 et comme secteur sauvegardé depuis 2011. Pour ce qui est de son entretien, il a fait savoir que son association a signé un accord avec l'Union européenne qui chapeaute avec le ministère de la Culture, un grand projet visant la réhabilitation d'une grande partie de l'héritage archéologique algérien, avec pour objectif de former une quarantaine de jeunes à la construction traditionnelle. « Nous nous sommes engagés à préserver ce savoir-faire pour assurer la préservation et l'entretien de ce vieux ksar », soutient-il.