Le ksar de N'goussa, niché à une vingtaine de kilomètres l'Est de la ville d'Ouargla, figure parmi les 17 anciens ksour sahariens disséminés à travers le territoire de la wilaya, survivant aux vicissitudes du temps et aux rudes aléas de la nature. Témoignant du passage de plusieurs peuplements qu'a connu cette région du Sud depuis le début du 11ème siècle (1010), le Ksar de N'goussa garde encore des signes d'une vie culturelle et civilisationnelle ancienne, n'était-ce les facteurs de dégradation et de démolition ayant affecté certaines de ses bâtisses, parfois de deux étages, entassées les unes aux autres, ses dédales de ruelles dont certaines presque entièrement ensevelies sous le sable. Selon le président de la promotion du patrimoine culturel à la direction de la culture de la wilaya, le ksar en question, et en dépit de l'absence de données précises sur son édification et les différentes versions renvoyant à de multiples tribus ayant peuplé cette région, a joué un rôle stratégique dans la défense de la région contre diverses invasions. Abdelmadjid Guettar a ajouté, puisant de certains récits, que le ksar,couvrant ne superficie de 325.000 m2, fut édifié avant le 11eme siècle, avec une succession de peuplements qui s'y sont sédentarisées dans la région, du fait qu'il constituait une zone transit pour les voyageurs et les caravanes commerciales, ainsi que d'éminentes personnalités historiques, amazighes notamment, arrivées dans la région et adoptant les us et coutumes locales. Parmi eux des commerçants marocains de Fès ayant fondé le royaume sous la houlette de Cheikh El-Fassi Idriss qui a régné sur la région pendant plus de 60 ans, avant que ne lui succède un de ses fils pour une période de 58 ans. Occupant une position géographique stratégique au milieu de palmeraies, à l'Ouest et limitrophes des ksour de Ouargla, El-Hedjira, Sidi-Khouiled au Nord et à l'Est, le ksar de N'goussa présente, tout comme d'autres sites et vestiges archéologies, un cachet architectural typiquement saharien, inspiré des types de construction existant dans la région d'Oued-Righ et certaines villes islamiques situées dans les régions à forte chaleur. Surplombant une colline, ce ksar est constitué de bâtisses groupées et ceint par de longs remparts intercalés de tours de contrôle, de formes carré ou rectangulaire, et de portes en troncs de palmiers ouvrant sur les palmeraies verdoyantes. Le ksar est également entouré de tranchées d'eau, qu'enjambent des passerelles et servant de moyens de défense pour contrecarrer toute incursion étrangère. De grande valeur culturelle et archéologique, le ksar, qui reste menacé de disparition au regard de sa détérioration continue, du fait de plusieurs facteurs, naturels et humains, n'a bénéficié d'aucune opération de restauration et de réhabilitation. Selon M. Guettar, seule une partie du ksar demeure préservée, grâce aux efforts inlassables de protection, dont la mosquée ‘‘Sidi Salah'', dans la partie Ouest du ksar, la première à être édifié dans la cité par le saint patron Sidi-M'barek, et qui continue jusqu'à nos jours d'accueillir des centaines de fidèles. Dans la perspective de renforcer les efforts de préservation et de protection des ksour de la wilaya, le même responsable a fait part de l'inscription, depuis 2009, d'un quinzaine de ksour, dont ceux de N'goussa, El-Hedjira, Tebesbest et El-Alia, pour une proposition de classement sur la liste du patrimoine national.