Face au laisser-aller, conjugué au manque de civisme et à la mauvaise gouvernance, Sebdou a mal grandi. Jusqu'à une époque récente, la région était inondée de détritus et son développement anarchique était loin de répondre aux préoccupations de ses habitants vivant dans des quartiers défigurés. Devenue une ville sur densifiée, urbanistiquement sans cachet particulier et où le chômage et les fléaux sociaux font rage, Sebdou se cherche encore une voie de développement harmonieux. Aujourd'hui, grâce à d'importants budgets affectés, la ville tente de corriger les retombées de ses errements passés. Dans l'entretien ci-dessous, le chef de daïra de Sebdou, Abderrahmane Fouatih, fait le point sur toutes ces questions. Peut-on avoir une idée sur le développement de Sebdou et l'ensemble du territoire de la daïra qui compte trois communes ? La ville, dans un passé récent, était défigurée, de par ses trottoirs encombrés d'étals improvisés, ses chaussées défoncées, ses chantiers à l'arrêt ... Mais, aujourd'hui, nous tentons de corriger le tir en donnant plus d'importance au développement et à la restructuration de la ville. Plus de 40 milliards de centimes ont été accordés à la ville de Sebdou au titre de budget pour les années 2015 et 2016. Cette somme est destinée à l'amélioration du cadre de vie à travers la prise ne charge de l'éclairage public, de l'aménagement des trottoirs et de bien d'autres actions d'embellissement. Pour l'alimentation en gaz naturel, par exemple, la majorité des foyers bénéficie de cette énergie en attendant de raccorder d'autres villages, comme Kerzouta (commune d'El Gor), Habalet, Ouled Bentayeb (commune de Sebdou). Je pense qu'avec ces opérations d'extension, le taux de raccordement dépassera les 80%. La région connaît un manque d'infrastructures de base... En effet, la daïra de Sebdou accusait un manque flagrant en infrastructures de base. Aujourd'hui, de nombreux édifices ont été réalisés dont deux polycliniques à Sebdou et El Aricha, le siège du tribunal, deux salles de soins, deux annexes de la formation processionnelle à El Aricha et El Gor, en attendant la réception d'un institut national de la formation professionnelle à Sebdou et dont le taux d'avancement des travaux avoisine les 70%. A tous ces projets s'ajoutent également d'autres infrastructures déjà réalisés dans le domaine des travaux publics notamment les routes de la daïra qui ont été modernisées. Reste, cependant, l'important projet de la rocade Est, dont l'étude a été lancée. Cette rocade mettra fin à la densité du trafic routier engendré par les poids lourds qui se dirigent vers le Sud. Concernant l'investissement, y a-t-il des projets ? Quelque 3.000 emplois seront générés dès la mise en service de la zone industrielle de la commune d'El Aricha sur 300 ha. Cette zone sera réservée aux investisseurs pour la relance de l'économie dans la région des Hauts-Plateaux et l'extrême ouest du pays. Nous prévoyons la mise en place d'usines de production agroalimentaires et d'autres unités industrielles. il y a également la zone d'activité de Belhadji Boucif qui, à terme, constituera l'un des pôles les plus importants de la wilaya de Tlemcen, et à qui nous accordons beaucoup d'intérêt. Nous y avons lancé des opérations de réhabilitation en attendant l'approbation des dossiers des investisseurs par le secteur de l'investissement et des mines. Ces nouveaux espaces industriels sont un outil majeur de la politique de développement économique des collectivités, dont le but est d'avoir de véritables retombées économiques sur le territoire. C'est une véritable démarche de développement durable, constituant un outil performant de développement économique, pour toute la région steppique, qui se met en place. Certaines localités souffrent du manque d'électrification. Quelles solutions sont envisagées ? Nous sommes conscients de ce problème, et l'ensemble des habitations sera raccordé au réseau électrique à court terme. L'électrification rurale a ciblé, depuis 2010 à ce jour, plus de 1.820 foyers. Le problème réside dans l'urbanisation récente, notamment dans le cadre de l'habitat rural qui a vu Sebdou bénéficier de plus de 4.575 unités. Un programme a été achevé pour alimenter ces nouvelles constructions par cette énergie. Concernant les habitations situées dans les zones éparses, celles-ci localisées loin du réseau électrique seront dotées de kits solaires depuis le Haut-Commissariat du développement de la steppe. Comment se présente l'avenir pour la daïra de Sebdou ? Sebdou a connu dans le passé une certaine prospérité. Depuis 1875, le village a connu une importante extension avec la construction d'un camp de baraques qui existe encore de nos jours ainsi que la Redoute (actuelle caserne Emir-Abdelkader). Le développement de Sebdou, qui a une longue histoire, est au cœur de nos préoccupations. Son avenir est prometteur, et l'ensemble de ses habitants doit s'impliquer pour protéger l'environnement. Quant aux projets inscrits, nous citerons un nouveau siège de la daïra, des écoles, des annexes administratives et bien d'autres projets qui contribueront sûrement à améliorer le quotidien des populations. Sebdo, nous n'en doutons point, deviendra dans un proche avenir, une ville digne de ce nom.