Une cinquantaine de formateurs dans la gestion des PME-PMI ont été récemment formés dans le cadre du projet « Women for Growth » pour former, à leur tour, des centaines de femmes entrepreneurs. Hier, à l'hôtel Sofitel d'Alger, dans un atelier de lancement de l'outil « Famos » (PME-PMI exploitées par des femmes et des hommes), les chargés de ce projet ont indiqué que l'objectif est de former, d'ici la fin de cette année, 1.200 femmes en gestion d'entreprise. « Chaque formateur doit former une soixantaine de femmes en utilisant différents outils, dont le Famos. Il permet au personnel de s'auto-évaluer d'une part et d'engager une réflexion sur les besoins des clients, d'autre part », explique le conseiller technique de ce projet, José Manuel Medina. Ce projet permet aussi, selon lui, d'identifier les besoins des femmes entrepreneurs et de leur offrir des prestations de services adaptées. Les autres outils de formation inscrits dans ce projet de 12 mois consistent à fournir aux femmes entrepreneurs les mécanismes d'une bonne gestion de leurs entreprises. Le projet regroupe des formations spécifiques pour les chefs d'entreprise femmes dont le niveau d'instruction est élevé et pour celles dont le niveau d'instruction est faible, voire sans instruction, dans le milieu rural notamment. « Nous formons au sein des institutions publiques et des associations qui ont des contacts directs avec les femmes. L'atelier sur la Famos, par exemple, de cinq jours, se fera au sein des institutions publiques. Chacun des bénéficiaires de cette formation appliquera ce qu'il a appris au sein de son institution. Ils seront suivis par nos équipes et seront notés. Si leur grille d'évaluation est satisfaisante, ils obtiendront leur certificat de formateur et feront partie du réseau international des formateurs », explique-t-il. Le directeur du bureau de l'Organisation internationale du travail, Mohamed Ali Deyahi (OIT), qui chapeaute ce projet, financé par le département d'Etat américain, a assuré que ce programme de formation a pour objectif global d'augmenter le nombre d'entreprises et de micro-entreprises gérées par des femmes en Algérie, qui reste inférieur par rapport aux autres pays arabes et de l'Afrique du Nord. « Selon les estimations de l'Office national des statistiques, sur un taux de chômage de 11,2% en Algérie, chez les femmes, il dépasse les 16% contre 9,9% pour les hommes. Le taux de chômage chez les femmes licenciées est de 51% contre 8,6% pour les hommes », signale-t-il en estimant que le projet « Women for Growth » pourrait contribuer à changer la donne. Surtout que les femmes algériennes, selon lui, sont connues pour leur dynamisme et leur professionnalisme. Deux critères nécessaires pour la promotion d'une entrepreneuriat féminin bien structuré. « Les pays de l'Afrique du Nord et les pays arabes continuent d'établir des politiques qui ne contribuent pas assez à une plus grande intégration socio-économique de la femme. L'Algérie, toutefois, compte parmi les pays qui ont mis en place d'importants dispositifs, financiers notamment, pour la résorption du chômage », observe-t-il. Grâce à ces dispositifs, d'après lui, le taux de chômage chez les jeunes en Algérie a été réduit de 34% à 24%. « Ce taux a augmenté néanmoins ces derniers temps jusqu'à atteindre 26 à 27%. Mais les efforts fournis pour la réduction du chômage en Algérie sont importants et les dispositifs mis en place sont en évolution », conclut-il.