« La France officielle doit rappeler à l'ordre certains de ses journaux ayant porté atteinte à l'un de nos symboles nationaux. » Cette déclaration est celle d'Amar Ghoul, président du parti Tajamou Amal El-Djazaïr (TAJ), qui a animé, hier, une conférence de presse au siège de son parti. De prime abord, il évoquera les révélations de Panama Papers, qui ne sont pas « innocentes », selon lui, s'agissant de « fuites concernant des dossiers transmis par procuration ». « Panama Papers n'est autre que Wikileaks bis. Sur onze million et demi de dossiers, l'on a choisi de cibler l'Algérie. Pourquoi ce traitement sélectif ? Certaines grandes puissances ont été épargnées alors que d'autres Etats ont été attaqués. Pourquoi cette envie de noircir notre image ? », s'est interrogé Ghoul en soulignant que Wikileaks a provoqué les printemps arabes et Panama Papers veut élargir le champ de nuisance en prenant pour cible tout le monde arabe. D'où le besoin de redoubler de vigilance pour pouvoir mieux défendre les intérêts de la nation, poursuit Ghoul, appelant la classe politique, alliés et opposition, à s'unir autour d'une même cause, en vue de protéger notre stabilité difficilement retrouvée. Le président de TAJ a affirmé que ces dossiers soulevés par Panama Papers ne doivent en aucun cas « nuire à notre souveraineté nationale et à nos institutions, qui sont une ligne rouge à ne pas franchir ». Selon lui, ces attaques sont loin d'être des actions de « bienfaisance », d'autant qu'elles n'ont pas visé les multinationales. A ce titre, Amar Ghoul a salué la position de la diplomatie algérienne concernant cette question, en profitant de l'occasion pour dire que l'Algérie négocie « souverainement » ses intérêts. D'où sa ferme position concernant ces dernières attaques qu'il qualifie « d'inacceptables », voire « d'étranges » puisqu'elles interviennent à la veille d'un sommet bilatéral entre l'Algérie et la France et de la visite officielle du Premier ministre français en Algérie. « La France doit assumer pleinement ses responsabilités. Nous sommes un Etat souverain qui traite avec des Etats souverains. Est-ce dans l'intérêt de la France et de l'Algérie de laisser quelques médias perturber nos relations diplomatiques ? Il ne faut pas tolérer cette idée de pourrir nos liens », dira-t-il en précisant que l'Algérie a réagi « avec beaucoup de sagesse » sans tomber dans l'alarmisme. Au sujet des accusations portées à l'encontre du ministre de l'Industrie et des Mines, Ghoul a refusé tout commentaire en se contentant de dire que « l'intéressé a pris le soin de se défendre et de justifier sa position ». Concernant les relations algéro-saoudiennes, le conférencier a salué la volonté des deux parties de dépasser « toutes les entraves ». Il mettra en avant la perspicacité du chef de l'Etat et sa capacité à franchir les obstacles en faisant preuve de « patience et de clairvoyance ». Ghoul a rappelé dans ce sens que l'Algérie et son armée ont adopté pour principe la non-ingérence dans les affaires internes des pays. « L'Algérie refuse de jouer avec le feu », soutient-il. « La défense de la stabilité du pays est l'affaire de tous », a-t-il réitéré. Au sujet de la contestation des enseignants contractuels, Ghoul s'est dit contre « la politisation du dossier éducatif ». Il a préféré renvoyer le dossier à la tutelle qui doit faire valoir « le dialogue responsable » en vue de trouver un terrain d'entente.