En vue d'élaborer un projet de loi sur la santé publique qui s'étale de 2011 à 2030, plus de 1200 professeurs en médecine, spécialistes, médecins généralistes, représentants de l'industrie pharmaceutique et administrateurs sont entrés en conclave pendant trois jours (du 03 au 05 février) au palais des Nations. Il s'agit en fait de sortir avec des solutions qui permettront au secteur de la santé de sortir du marasme dans lequel il se trouve depuis des années. Le ministre de la Santé, Djamel Ould Abbès qui a ouvert les travaux de la conférence, a reconnu que malgré «l'immense effort d'investissement de l'Etat qui a permis une couverture sanitaire nationale», des disparités demeurent dans l'accès aux soins. A cela s'ajoutent les faibles réponses qui sont apportées à des besoins de santé de plus en plus spécifiques, «en raison de l'adaptation trop lente et insuffisante de notre système de santé à l'évolution démographique, épidémiologique, socioculturelle, socio-économique et environnementale». Sentence du ministre : personne n'est satisfait, ni les pouvoirs publics, ni les professionnels de la santé et encore moins les malades. Pour le premier responsable du secteur, cette conférence n'est pas une fin en soi mais un départ sur des bases nouvelles avec une vision projective tenant compte des évolutions démographiques et épidémiologiques et surtout les avancées fulgurantes de la recherche. «Les objectifs essentiels de cette rencontre apporteront l'éclairage nécessaire et la mise en œuvre d'un plan ambitieux mais réalisable : 2011-2030», souligne le ministre. Pour ce faire, 8 ateliers ont été mis en place. L'un d'entre eux a été spécifiquement dédié à la région du Sud. «Notre rôle est de contribuer à la sécurité et la stabilité de cette région en mettant en œuvre un véritable programme Santé Sud», précise M. Ould Abbès, qui suggère aux participants d'être imaginatifs et créatifs car toutes les recommandations seront mises en œuvre. Sur sa lancée, le ministre a reconnu que la rémunération et le logement restent un gage pour la réussite du système de santé. «Je mène un combat avec mes collègues ministres pour pouvoir améliorer la situation des acteurs de la santé», a-t-il dit avant de passer à la critique du système de gestion dans les hôpitaux. Ainsi, il fait cas de 173 structures de santé complètement achevées mais inexploitées. «Pourquoi alors continuer à construire des infrastructures qui restent abandonnées ?», se demande-t-il. En outre, une enquête du ministère a révélé que 5772 équipements sont en panne dans les structures de santé. Evoquant la facture des médicaments importés en 2009, et qui avait atteint les 450 millions de dollars, le ministre a juré de freiner cette saignée pour encourager la fabrication des médicaments en Algérie. «Tout médicament produit en Algérie sera interdit à l'importation», a réaffirmé le ministre qui annonce par ailleurs l'acquisition de trois appareils sophistiqués pour le contrôle de la qualité des médicaments.