Une cinquantaine de pays et d'organisations internationales se sont réunis, hier, à Tunis, pour coordonner le soutien international à la Libye, dans l'espoir que la récente installation du gouvernement d'union à Tripoli permette de mettre un terme au chaos dans le pays. Une cinquantaine de pays ont été représentés lors de cette conférence, aux côtés d'institutions comme l'Union européenne, la Ligue arabe, mais aussi la Banque mondiale et le Fonds monétaire international. Coprésidée par l'ONU et la Grande-Bretagne, cette réunion est une occasion pour les représentants du gouvernement libyen de faire part de leurs priorités en matière de redressement économique. « Nous sommes conscients du fait que le soutien populaire libyen au gouvernement d'union peut ne pas durer si nous ne réussissons pas, et vite, à répondre aux besoins urgents de la population », a déclaré à l'ouverture de la réunion le vice-Premier ministre Moussa Al Kony. Parmi les défis à relever, figurent la sécurité, les services de base comme la santé et l'électricité. « Nous sommes ici pour discuter d'aspects pratiques, pour parler du soutien, et pas simplement du soutien politique et diplomatique, mais de l'aide concrète », a déclaré le diplomate britannique, Christian Turner. Il a jugé vital que le nouveau gouvernement libyen fasse rapidement des progrès dans sa capacité à améliorer de manière sensible la vie de la population. « Nous allons entendre les priorités du conseil présidentiel et nous mettre d'accord sur la manière dont nous pouvons contribuer à y répondre », a souligné Turner, en référence au conseil qui conduit le gouvernement. De nombreuses ambassades et organisations internationales pour la Libye sont actuellement basées à Tunis, dans l'attente d'une amélioration de la situation à Tripoli, où le gouvernement d'union né d'un processus parrainé par l'ONU tente d'asseoir son autorité. Conséquence de la situation chaotique en Libye, l'économie libyenne est marquée par une profonde crise des liquidités. Selon l'Organisation mondiale de la santé, plus de 2,4 millions de personnes ont besoin d'assistance humanitaire en Libye. L'Italie rompt l'isolement Arrivé hier à Tripoli, le chef de la diplomatie italienne, Paolo Gentiloni, s'est prononcé pour une aide d'urgence et un soutien au gouvernement d'union nationale libyen de Faiz Sarraji. Paolo Gentiloni est resté trois heures dans la capitale libyenne, où il a été reçu par al-Sarraj. « L'Italie soutient le gouvernement d'union nationale et son conseil présidentiel parce que cela préparera le terrain à la stabilisation de la Libye », a-t-il déclaré. Gentiloni a remis des aides humanitaires médicales destinées aux hôpitaux libyens, dont trois kits sanitaires pour quelque 30.000 patients, d'une valeur de 100.000 euros. Le diplomate italien est le premier haut responsable européen à se rendre en Libye depuis l'arrivée à Tripoli le 30 mars du gouvernement libyen formé sous l'égide de l'ONU. Sur un autre plan, la Maison-Blanche a reconnu qu'elle partageait la responsabilité de l'échec de l'intervention militaire de 2011 en Libye, en affirmant que les pays de l'Alliance atlantique n'ont pas préparé sérieusement l'après-Khadafi. Josh Ernest, porte-parole de la Maison-Blanche, a relevé, lundi dernier, que le président Barack Obama regrettait ce qui n'a pas été fait en Libye par les Etats-Unis et les pays de la coalition, qui ont mené l'intervention en 2011. Dimanche dernier, le président Barack Obama a déclaré à une chaîne de télévision que l'intervention militaire en Libye a été « la pire erreur de sa présidence ».