Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté mercredi à l'unanimité une résolution qui soutient le futur gouvernement libyen d'union nationale prévu par l'accord et demande aux pays membres de l'aider à restaurer la stabilité en Libye. Cependant, les défis à relever demeurent périlleux pour garantir la paix. La résolution adoptée mercredi à l'unanimité par le Conseil de sécurité sur la Libye constitue «un pas important sur la voie de la stabilisation du pays», a affirmé le chef de la diplomatie italienne, Paolo Gentiloni. «Le Conseil de sécurité soutient le gouvernement qui sera formé conformément à l'accord signé et le reconnaît au nom de toute la communauté internationale», a souligné le ministre, ajoutant que la résolution «exhorte tous les pays à répondre de manière positive aux demandes d'aide formulées par le prochain gouvernement légitime libyen». Selon M. Gentiloni, l'ONU a mis en place «le cadre légal» au sein duquel se déroulera le soutien international à la stabilisation de la Libye. Le gouvernement, qui sera ainsi constitué en application de l'accord, par le Conseil présidentiel libyen au mois de janvier, indiquera «les nécessités plus urgentes sur les plans économique, humanitaire et sécuritaire», a-t-il poursuivi. Le ministre s'est déclaré, «conscient» des défis qui restent encore à relever pour aboutir à une paix globale en Libye, soulignant que «le consensus obtenu avec la signature de l'accord doit être élargi» et qu'«aucun triomphalisme n'est justifié». Intervention Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté mercredi à l'unanimité une résolution qui soutient le futur gouvernement libyen d'union nationale prévu par l'accord et demande aux pays membres de l'aider à restaurer la stabilité en Libye. Le texte de la résolution «salue la signature, le 17 décembre, de l'accord politique libyen prévoyant de former un gouvernement d'entente nationale» basé à Tripoli. D'autre part, le Conseil invite ainsi les Etats membres de l'ONU à «prêter un concours actif au nouveau gouvernement en vue de vaincre le groupe EI», Ansar Al Charia et les autres groupes extrémistes alliés à l'EI ou Al Qaîda et opérant en Libye. Selon des diplomates, cette aide pourrait prendre la forme d'une assistance logistique en armement, renseignement ou formation, voire de frappes aériennes contre des positions de l'EI. Chaque pays décidera, seul ou dans le cadre d'une coalition, de la forme de ce soutien. Il ne sera pas nécessaire d'adopter une résolution de l'ONU si la demande émane du gouvernement légitime libyen. Sans cela, tout projet de résolution risquerait d'être bloqué par la Russie, qui n'a pas digéré le précédent de l'intervention internationale de 2011 pour renverser Mouammar El Gueddafi. Embargo Le nouveau gouvernement libyen pourra aussi inviter l'Union européenne à étendre aux eaux territoriales et aux côtes de la Libye les efforts déployés en haute mer pour intercepter les navires chargés de migrants et lutter contre les réseaux de passeurs. Les pays occidentaux espèrent que ce texte permettra de lutter plus efficacement contre l'influence croissante du groupe djihadiste Etat islamique. Profitant du chaos ambiant, l'EI s'est établi dans la région de Syrte et compte de 2000 à 3000 combattants locaux ou étrangers. Avant l'adoption de la résolution, l'ambassadeur libyen auprès des Nations unies, Ibrahim Dabbachi, avait déclaré que son pays n'avait aucune intention de solliciter des frappes aériennes occidentales contre l'EI, comme c'est le cas en Irak et en Syrie. «Personne ne songe à demander une intervention étrangère pour le moment. Nous voulons combattre (ces djihadistes) nous-mêmes. J'ai toujours dit que nous devons renforcer nos moyens, notre capacité à lutter contre l'EI sur le terrain.» Du côté de l'ONU, on estime qu'une levée de l'embargo sur les armes n'est pas à l'ordre du jour, mais qu'un petit nombre de soldats étrangers pourraient être envoyés dans le pays pour former les forces de sécurité libyennes dans le cadre d'une mission italienne. Chaque pays décidera, seul ou dans le cadre d'une coalition, de son soutien. Et il ne sera pas nécessaire d'adopter une résolution de l'ONU si la demande émane du gouvernement légitime libyen.