Le retour du vice-président sud-soudanais, Riek Machar, dans la capitale, prévu lundi prochain, suscite à Juba une mince lueur d'espoir de voir enfin appliqué un accord de paix signé en août 2015 et jusqu'à présent foulé au pied par les belligérants. Des centaines de soldats rebelles ont pris position dans un camp de fortune, d'où émergent quelques tentes bleues et des monceaux d'herbe fraîchement coupée pour bâtir des huttes aux toits de chaume. Comme la population, ils attendent de voir quelle tournure vont prendre les événements. Le retour de Machar offre le premier réel espoir de règlement d'un conflit qui a débuté en décembre 2013, et qui a fait des dizaines de milliers de morts et plus de 2,3 millions de déplacés. Mais les obstacles sont nombreux. Le camp n'a aucune clôture ni position défensive, ce qui rend les rebelles nerveux. Conformément à l'accord de paix du 26 août 2015, un total de 1.370 soldats et policiers rebelles sont rentrés à Juba pour garantir la sécurité de Machar, qui doit y revenir pour former un gouvernement de transition avec son rival, le président Salva Kiir. Machar, qui n'a plus remis les pieds à Juba depuis deux ans, a été nommé vice-président en février dernier, un poste qu'il occupait déjà au côté de Kiir avant le déclenchement du conflit.