De nombreuses personnes ont afflué, hier, au siège du journal El Moudjahid pour rendre un ultime hommage à Noureddine Naït-Mazi, décédé jeudi dernier à l'âge de 81 ans. La dépouille mortelle, drapée de l'emblème national, a été exposée au milieu de la salle des conférences. Le ministre de la Communication, Hamid Grine, a déclaré à l'occasion que l'Algérie et la presse en particulier viennent de perdre « un symbole de la cause nationale » qui a assumé pleinement sa mission de journaliste, de conseiller et de directeur général du journal El Moudjahid. Après avoir salué sa mémoire, le ministre a invité les journalistes à marcher sur les pas du défunt qui est « une source d'inspiration pour la presse nationale ». Il fut une « une référence », se sont accordés à dire ses anciens collègues. Ahmed Fattani, directeur du quotidien l'Expression, ancien journaliste à El Moudjahid, a tenu à mettre en avant le rôle important qu'avait joué le défunt durant la période post-indépendance. El Moudjahid a vécu « ses plus beaux jours » sous la direction du défunt. Naït-Mazi a toujours dit que la mission première d'un journal est de servir son pays, se rappelle-t-il, en confirmant qu'il avait représenté dignement la presse nationale au niveau international. Naâma Abbès, ancienne directrice du même titre, a souligné que Naït-Mazi a lutté pour la consécration de l'information de proximité. D'ailleurs, il avait lancé le journal Horizons dans cette optique. D'après elle, il défendait une presse qui a tendance à disparaître aujourd'hui, une presse responsable et engagée. Amar Bakhouche, ancien chargé de la communication au Conseil de la nation, a côtoyé le défunt, dont il dit garder le souvenir d'un « homme humble, gentil et disponible ». « Si l'on doit définir un jour un commis de l'Etat, c'est Noureddine Naït-Mazi. Il imposait le respect total de la hiérarchie. La presse d'aujourd'hui lui doit beaucoup. La plupart des directeurs des titres privés sont les enfants de Naït-Mazi », dira-t-il. Amar Khodja, ancien journaliste à El Moudjahid, a indiqué, de son côté, qu'il garde un souvenir « impérissable » du défunt. « J'étais admirateur de son professionnalisme et de sa confraternité. Il comprenait en tant que responsable les déboires et les difficultés auxquels font face les journalistes. Ceux qui le qualifiaient de Monsieur tout va bien ignoraient que sa mission était très complexe, car il était entre le marteau et l'enclume. Malgré cela, Naït-Mazi nous permettait d'exposer nos idées car il se comportait en tant que serviteur de l'Etat », précise Khodja. Boudjemaâ Haïchour, ex-ministre de la Poste et des TIC, a assuré que la presse vient de « perdre un géant ». « Un homme, un militant ayant construit la communication institutionnelle dans la discipline, le respect et la rigueur. » « Nous perdons un enfant d'Iferhounene, une région qui a enfanté tant de militants et de révolutionnaires. Très jeune, il était au service de l'Algérie. Un seigneur vient de nous quitter », souligne-t-il. Nacer Mehal, ancien ministre de la Communication, dira, pour sa part, que le défunt « fut un homme de grandes valeurs, qui s'est sacrifié pour son pays et le métier qu'il a choisi ». Achour Cheurfi, PDG d'El Moudjahid, dira que le défunt fut « un homme d'exception sur tous les plans. Il était connu pour sa rigueur dans la gestion ». « Nous avons perdu un grand homme qui laisse son empreinte dans la presse publique. Il a pris le temps nécessaire pour donner à ce journal sa solidité et son rayonnement. Il a fait du journal El Moudjahid un titre de référence », soutient-il. Mahmoud Boussoussa, ancien journaliste à El Moudjahid, s'est incliné lui aussi devant la mémoire du défunt, « l'enseignant au grand cœur, le journaliste et le responsable perfectionniste » dont la mission fut « difficile ».