Des centaines d'Espagnols, représentant les associations et les partis politiques amis avec le peuple sahraoui, se sont rassemblés samedi dernier à Madrid devant le siège du ministère espagnol des Affaires étrangères et de la Coopération, exprimant leur « soutien indéfectible » à ce peuple. Scandant des slogans « le Maroc coupable et l'Espagne responsable », ou « les droits de l'homme bafoués dans les territoires sahraouis occupés », « évitons la guerre au Sahara occidental », ou encore « libérez les prisonniers politiques sahraouis », la société civile espagnole (peuple et élus) a mis dans diverses interventions l'accent sur « la nécessité pour les Nations unies de trouver une solution urgente, juste et définitive à la question sahraouie qui n'a que trop duré, afin de mettre un terme aux souffrances de ce peuple qui a vécu des années sous l'oppression de l'occupant marocain ». Des intervenants ont tour à tour, sous une pluie battante, réaffirmé que le peuple sahraoui doit « recouvrer son indépendance et tous ses droits fondamentaux, dans le cadre de la légalité internationale. » La députée européenne, Paloma Lopez, qui est également vice-présidente du groupe parlementaire européen solidaire avec le peuple sahraoui, a affirmé que « le peuple sahraoui doit rapidement avoir le droit de s'exprimer sur son avenir par le biais d'un référendum d'autodétermination. » Pour sa part, la présidente de l'Association des amis du peuple sahraoui de la province de Galice, Maita Isla, a appelé au « retour de la Minurso au Sahara occidental car, a-t-elle dit, le peuple sahraoui traverse actuellement une période sensible et tendue. » Le représentant du parti de la citoyenneté (ciudadanos), Fernando Moura, a estimé, de son côté, qu'après l'expulsion par le Maroc des membres de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso), « un climat de tension règne dans les territoires occupés et on risque d'arriver à un point de non retour. » Enric Battaller, député du parti de la coalition (compromis), a relevé que « l'Espagne a une obligation morale vis-à-vis du peuple sahraoui et qu'il est temps d'agir pour le rétablir dans ses droits. » Manifestation de Sahraouis à Paris Dans la capitale française, Paris, plusieurs Sahraouis ont organisé samedi après-midi un sit-in au Trocadéro, non loin de l'ambassade du Maroc en France, pour dénoncer « l'oppression » que le régime marocain exerce depuis 40 ans sur le peuple sahraoui. Brandissant le drapeau de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), les manifestants n'ont cessé de scander « Pas d'alternative à l'autodétermination », en dénonçant « l'oppression » du régime marocain contre le peuple du Sahara occidental avec la « complicité » de la France. Les manifestants sahraouis ont appelé, à cet effet, la communauté internationale, notamment les membres du Conseil de sécurité de l'ONU dont la France, à « assumer leur responsabilité, quant au conflit au Sahara occidental qui passe par l'exercice du droit à l'autodétermination du peuple sahraoui. » Un communiqué distribué aux personnes, beaucoup de touristes, qui passaient par la place, située au niveau du musée de l'Homme et de celui de la Marine, à quelques mètres de la Tour Eiffel, rappelle que, depuis 1976, le Maroc « occupe par la force toute une partie du Sahara occidental », année au cours de laquelle des dizaines de milliers de civils sahraouis ont dû fuir « devant l'avancée des chars et de l'aviation du Maroc qui les bombardaient », indiquant que des « centaines ont péri et les autres ont pu trouver refuge en Algérie (à) et ils y sont toujours, avec leurs descendants, 40 après. »