La non-application du référendum d'autodétermination du peuple sahraoui sous l'égide de l'ONU, pour lequel elle s'y est engagée depuis 1991, «est en train de conduire le peuple sahraoui à la limite de sa patience» avertit le secrétaire général du Front Polisario. «A mesure que le temps passe et en l'absence de signes qui nous confirment que l'ONU est disposée à aborder avec un plus grand sérieux et de la rigueur son engagement à être présente ici (au Sahara Occidental), nous nous rapprochons progressivement de la limite de la patience des Sahraouis et des autres options, celles des affrontements militaires», a-t-il ajouté Il est à rappeler qu'un cessez-le-feu entre l'armée de libération sahraouie et l'armée marocaine sous les auspices onusiens a été possible suite à l'engagement de l'ONU d'organiser le référendum d'autodétermination pour le peuple sahraoui, qui s'est traduit par l'envoi de la Mission des Nations Unies pour le référendum au Sahara Occidental (Minurso). «Il y a une grande colère chez la population sahraouie», a tenu à souligner le président Abdelaziz, qui n'a pas manqué de relever pertinemment que «le peuple sahraoui est un peuple pacifique, mais sa patience a des limites, et je ne peux dire quand elle pourra s'épuiser». La non-intégration de la surveillance des droits de l'homme dans les territoires sahraouis encore sous occupation marocaine dans les prérogatives de la Minurso dans la dernière résolution du Conseil de sécurité adoptée fin avril est une «provocation pour le président sahraoui. Et de déclarer à ce propos que «la grave responsabilité incombe exclusivement à la France», l'accusant d'être à l'origine du conflit en «encourageant» Rabat et la Mauritanie à envahir militairement le Sahara occidental suite au retrait du colonisateur espagnol des territoires sahraouis. Le désengagement de l'Espagne de sa responsabilité à assurer le parachèvement du processus de décolonisation au Sahara Occidental sur la base du droit international a aidé à l'invasion de ce territoire. Les soutiens à l'occupation marocaine du Sahara Occidental n'ont pas cessé de se manifester sous diverses formes depuis et le veto de Paris au sein du Conseil de sécurité est au service de la force d'occupation marocaine. Pour le président sahraoui, au vu de l'oppression et de la répression par les autorités de Rabat des Sahraouis des territoires occupés, « la France est responsable des violations des droits de l'homme commises par le Maroc au Sahara Occidental». Ajoutant non fortuitement que Paris «conduit la lutte contre la légalité internationale» au vu de sa politique de deux poids deux mesures menée au sein de l'ONU sur les questions des droits de l'homme et du droit international. Le secrétaire général du Front Polisario a souligné que «la défaite des Sahraouis est impossible» et que «personne ne peut rêver d'aucune manière que la communauté internationale soit disposée à légitimer un fait colonial». Et de rappeler pertinemment que «la lutte du peuple sahraoui n'a pas cessé, même s'il respecte le cessez-le-feu signé avec le Maroc en 1991», soulignant que l'impasse dans lequel se trouve le processus d'autodétermination représente une «facture énorme pour le Maroc, avec le déploiement de 175 000 soldats pour défendre le mur et les dépenses faramineuses d'une diplomatie basée sur le lobbying». L'intifadha pacifique des Sahraouis dans les territoires occupés a «mis à nu» la politique coloniale marocaine et de surcroît la position de Paris dans ce conflit qui «nous affronte ouvertement et directement», conclut le président sahraoui.