Prévue hier au Koweït, la tenue de la nouvelle session des pourparlers de paix sur le Yémen, sous l'égide de l'ONU, a été retardée. Un regain de violence sur le terrain a été observé, en dépit de l'entrée en vigueur, la semaine dernière, d'un cessez-le-feu et l'engagement des protagonistes à le respecter. Selon la délégation gouvernementale, hier dans la matinée, les représentants des rebelles Houthis étaient encore à Sanaa. De même pour la délégation devant représenter le Congrès général du peuple (CGP) parti de l'ex-président Ali Abdallah Salah. Selon des responsables du gouvernement yéménite, les représentants de l'opposition devraient arriver aujourd'hui au Koweït. La délégation gouvernementale, qui se trouve déjà à Koweït, est dirigée par le ministre yéménite des Affaires étrangères, Abdel Malek al-Mekhlafi. Les pourparlers, qui devaient débuter hier, constituent, de l'avis des analystes, la meilleure chance de sortir de l'impasse, étant donné l'engament des parties concernées d'en finir avec ce conflit coûteux financièrement. Car, malgré toutes les violations du cessez-le-feu, aucune des parties au conflit n'avait déclaré que la trêve avait pris fin. Ce qui constitue, de l'avis des observateurs, une position favorisant la tenue des pourparlers. Les diplomates onusiens comptent énormément sur ce round, qui doit réunir tous les protagonistes du sanglant conflit qui déchire le pays depuis 2014. D'un côté le gouvernement yéménite et de l'autre les rebelles houthis qui contrôlent de vastes régions du Nord, dont la capitale Sanaa. « Nous n'avons jamais été aussi proches de la paix » a souligné, vendredi dernier, devant le Conseil de sécurité, le médiateur de l'ONU, Ismaïl Ould Cheikh Ahmed. A Koweit, les discussions s'articuleront autour des approches à adopter pour parvenir à un accord global dont la réussite serait tributaire de compromis difficiles. L'une des principales divergences porte sur la mise en œuvre de la résolution 2216 de l'ONU. Elle prévoit le retrait des rebelles de toutes les zones qu'ils occupent. A Aden, au sud du Yémen, des milliers de partisans du Mouvement sudiste se sont rassemblés pour demander la fin de l'union avec le nord. Selon eux, l'union n'a apporté que les guerres et les catastrophes. Le Mouvement sudiste était actif avant le début de la guerre, il y a plus d'un an. Certains de ses partisans ont pris les armes, aux côtés des forces loyalistes, contre les Houthis qui ont été chassés du sud du pays l'été dernier.