Plusieurs projets de partenariat dans le secteur agroalimentaire, entre l'Algérie et la Pologne, sont en pourparlers pour la création d'abattoirs, de fermes de volaille et d'usines de fromagerie et de fabrication de biscuiterie. En marge d'une conférence de presse hier à l'hôtel Hilton, le conseiller commercial de l'ambassade de la Pologne en Algérie, Janusz Pisz, a assuré que certains de ces projets seront concrétisés avant la fin de cette année. « Ce qui impactera nos chiffres d'affaires respectifs qui sont encore loin de nos possibilités. En 2015, le volume de nos échanges commerciaux a baissé par rapport à 2014. Nous espérons que cette année 2016, nous enregistrons une hausse ou du moins, maintiendrons la balance commerciale », confie-t-il en signalant que le volume des exportations algériennes vers la Pologne est faible en comparaison aux exportations polonaises vers l'Algérie. Les échanges commerciaux en 2015 sont estimés à 535 millions de dollars contre 750 millions de dollars en 2014. Les exportations polonaises représentent 500 millions de dollars tandis que les exportations algériennes ne représentent que 35 millions de dollars. « Nous importons de l'Algérie principalement du phosphate et des dattes. Il faudra que les exportateurs algériens s'imposent davantage sur le marché européen. Qu'ils proposent des produits de qualité, aux normes et compétitifs », souligne-t-il en indiquant que le marché polonais est ouvert aux nouveautés. Or, le marché algérien, selon lui, peut répondre à ce critère de nouveauté. « Sur notre marché, il y a de la place pour le produit algérien, les dattes, l'huile d'olive, les agrumes, la tomate, les fraises et la pomme de terre. Surtout celle produite à El Oued. C'est rare de trouver des produits cultivés dans le sable. C'est une qualité, un atout. En septembre, un salon Djazagro sera organisé en Pologne. Les producteurs algériens doivent être présents pour faire connaître leurs produits », affirme-t-il. Le vice-président de l'agence polonaise de l'agriculture, Jaroslaw Robert Oliwski, a signalé également que le produit algérien est peu présent sur le marché polonais. « Les producteurs algériens doivent se montrer plus dynamiques et les entreprises algériennes sont appelées à investir en Pologne », observe-t-il. Le vice-président de l'association des bouchers et charcutiers de la Pologne, Piotr Ziemann, a confié que son pays a de grands projets en Algérie dans le secteur agroalimentaire. « Notre objectif est de placer les produits alimentaires polonais dans les superettes d'une part et d'établir des partenariats avec des entreprises algériennes pour ouvrir des usines en Algérie, pour la fabrication de ces produits. Le deuxième objectif, c'est de pouvoir exporter les produits fabriqués en Algérie dans le cadre de notre partenariat », explique-t-il. C'est dans ce but, fait savoir la présidente de la chambre nationale de l'économie polonaise, Bozena Wroblewska, qu'un programme, pour la promotion des produits polonais en Algérie, baptisé « saveurs d'Europe », a été lancé à l'occasion du 13e Djazagro. « Le programme durera trois ans. C'est tout le continent africain qui nous intéresse. L'Algérie encore plus car c'est la porte de l'Afrique », estime-t-elle. Le vice-président de l'association des bouchers et charcutiers de la Pologne a estimé, dans ce contexte, que le partenariat algéro-polonais se construira sur la technologie polonaise et les connaissances algériennes du marché local et des marchés limitrophes.