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“Rationaliser les dépenses de santé ne veut pas dire priver le malade de soins” Le DG de la sécurité sociale au ministère de tutelle sur les ondes de la Chaîne III
La Caisse nationale de Sécurité sociale maintient l'équilibre financier entre recettes et dépenses. C'est ce que le directeur de la Sécurité sociale au ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, M. Djaouad Bourkaïb, a affirmé hier matin sur les ondes de la Chaîne III. Le responsable a situé les dépenses globales de la Cnas et de la Casnos, pour l'exercice 2010, autour de 175 milliards de dinars. La plus grosse part de cette facture est consommée par le remboursement des actes médicaux et surtout des médicaments. Le médicament “pèse encore lourdement dans la dépense globale de la santé”. Tel est le constat du ministère de tutelle, qui informe que la facture des produits pharmaceutiques (médicaments, les réactifs de laboratoires, les consommables et les produits dentaires), en 2009, s'est élevée à 167 milliards de dinars. Rien que les médicaments ont coûté à l'Etat, durant la même année, 143 milliards de dinars. En sus, la Cnas participe à hauteur de 14% au financement de la santé. Ce qui a amené les responsables de la Cnas, sous l'instigation du ministère de tutelle, c'est-à-dire celui du Travail et de la Sécurité sociale, à chercher à réduire le coût du médicament par la promotion du générique (beaucoup moins cher que le princeps) et par l'institution du tarif de référence et le réajustement de la liste des médicaments remboursés. “Rationaliser les dépenses de la santé, et par là même de la Cnas, ne veut pas dire rationner l'usage des médicaments et priver le malade de soins”, a souligné l'invité de la III. Il a expliqué que des formules simples devraient être mises en œuvre pour baisser la facture du médicament, sans pénaliser les citoyens. Il a donné, alors, l'exemple du consensus thérapeutique, qui devrait être érigé en règle pour le traitement de certaines pathologies lourdes, notamment le cancer. “Certains traitements coûtent très cher et ne donnent pas d'effet particulier sur la maladie. Il faut penser au consensus thérapeutique pour rationaliser la gestion des médicaments hospitaliers”, a-t-il ajouté. M. Bourkaïb a indiqué qu'actuellement, quelque 1,6 million de personnes (malades chroniques et retraités) bénéficient de la formule du tiers payant, alors qu'elles n'étaient que 500 000 au lancement de l'opération en 2002. Mais ce n'est qu'en 2013 que ce principe sera généralisé à tous les assurés sociaux par le biais de la carte Chifa. À ce titre, il a précisé que plus de 5 millions de cartes Chifa ont été déjà délivrées à leur titulaire. Il n'en demeure pas moins que pour l'heure, son utilisation est circonscrite aux malades chroniques et aux retraités qui ont la latitude de se procurer leurs médicaments dans tout le réseau de pharmacies d'officines conventionnées de la capitale, c'est-à-dire 8 600 unités. Il faudra attendre la fin 2012 pour que les autres catégories de personnes affiliées à la Cnas puissent bénéficier de ce produit. Il a parlé aussi de la nécessité de revoir le tarif de remboursement des actes médicaux, qui n'a pas été actualisé depuis 1987. À l'époque, la consultation chez un médecin généraliste coûtait 50 DA et chez le spécialiste 100 DA. Les prix ont carrément quadruplé, voire quintuplé en 24 ans. Le directeur général de la caisse de Sécurité sociale a estimé utile de plafonner les prix pratiqués dans le secteur privé.