Ouverts en présence du président de l'APN, Larbi Ould-Khelifa, du représentant du Premier ministre, le Dr Ahmed Bayoud, des représentants de différents ministères en charge de la personne âgée, les travaux ont permis d'évoquer les différents problèmes et pathologies que rencontre cette frange de la société et leur prise en charge à travers la mise en place de services de gériatrie. Le président de l'APN, Larbi Ould-Khelifa, a, dans son intervention, relevé que « l'amélioration du niveau de vie lors des dernières 40 années et de la prise en charge de la santé des Algériens a contribué à l'augmentation de l'espérance de vie. Face à ce changement, l'Algérie a entrepris des efforts pour suivre la personne âgée et veiller sur son état de santé d'autant que la famille nucléaire a pris le dessus et certains personnes se retrouvent dans les centres ». Le président de l'APN reste optimiste et demande « le retour à nos coutumes et traditions qui accordent de la considération aux personnes âgées ». Il soulignera que « la personne âgée ne peut se sentir en sécurité sans une prise en charge psychique et affective », d'où la nécessité de lancer la gériatrie et les soins à domicile (SAD). L'Etat algérien, selon le Dr Ahmed Bayoud, n'a pas négligé les personnes âgées. Des lois qui garantissent leur protection ont été promulguées. Le représentant du Premier ministre a suggéré la création de service de gériatrie au sein des établissements de santé pour désengorger les structures existantes. Tout en relevant que « la famille algérienne continue de respecter ses vieux puisque dans certaines régions, les habitants ont refusé la réalisation de centres pour personnes âgées qu'ils ont réaménagés en centres de formation pour les jeunes ». Le président de la commission de la santé, Ali Melakhessou, a estimé, pour sa part, que « la prise en charge des personnes âgées est une priorité nationale et la nouvelle loi adoptée le 29 décembre 2010 consacre la prise en charge des personnes du troisième âge sur les plans social, économique et sanitaire ». En plus du devoir des enfants envers leurs parents. La présidente de l'association Ihssan, Souad Chikhi, a rappelée que « depuis l'an 2000, l'association se bat pour la protection des personnes du troisième âge et préserver leurs droits sur les plans juridique, social, économique et sanitaire ». Comme elle a salué « les acquis importants arrachés et les avancées enregistrées, notamment les soins et l'hospitalisation à domicile avec auxiliaire de vie ». Pathologies multiples, prise en charge spécialisée Cette journée de sensibilisation organisée à l'occasion de la Journée nationale des personnes âgées a réuni plusieurs professeurs en médecine. Ils ont exposé, chacun dans sa spécialité, la prise en charge de cette catégorie de la population. Le Pr Larada, chef du service médecine interne au CHU Mustapha-Pacha, a déclaré que « les personnes âgées reçues dans son service nécessitent une prise en charge spécifique d'où la nécessité d'assurer une formation en médecin gériatrie ». Il préconisera de mettre en place une politique de prévention. Il précisera que l'aspect clinique de la personne âgée présente jusqu'à trois maladies. Etre âgée ne veut pas dire rester immobile, car l'immobilisme est une menace pour le sujet âgé. Le plaidoyer pour la mise en place des services de gériatrie passe, selon le Dr Larada, par la « formation et l'intégration de cette spécialité dans le cursus post-gradué en médecine ». La prise en charge de la personne âgée requiert aussi l'entretien de la mémoire en cas d'Alzheimer. Meriem Bendib, chef du service neurologie de l'hôpital de Ben-Aknoun, a souligné que « le sport équivaut à 50% de guérison pour toutes les maladies ». Depuis 10 ans, l'association Alzheimer Club prend en charge ces sujets dont le nombre a atteint 11.000 consultations par an à l'échelle nationale. Pour ce « médecin des vieux », « le rire et l'affection sont les médicaments des personnes atteintes de cette maladie ». La présence d'une auxiliaire de vie est aussi un moyen de prêter assistance aux personnes âgées. Depuis 4 ans et avec le concours du Suisse Maurice Pilloud, cette formation est dispensée en Algérie. 85 personnes ont été formées jusque-là. Le cancer est l'autre pathologie qui affecte les personnes âgées. D'après le Pr Abdelaziz Graba, chef du service d'oncologie, « le cancer digestif, des poumons, de la prostate et de la vessie sont propres à cette catégorie de la population ». Il préconisera d'ouvrir des centres de convalescence et de soins palliatifs pour éviter les déplacements post-opératoires. Prendre soin des personnes âgées, c'est aussi leur faire éviter les chutes. Le Pr Mourad Hamidani, chef du service orthopédie au CHU de Blida, a signalé que « la fracture métastatique est très fréquente et les chutes sont des urgences médicales et chirurgicales. La création d'un service de gériatrie signifie la prise en charge du patient après une intervention chirurgicale ». L'association Ihsan a honoré le président de l'APN à la fin des travaux de la rencontre.