La crise financière que traverse le pays a eu un effet boule de neige. Les annonceurs ne se bousculent plus devant les services de publicité des journaux en ces temps de vaches maigres. Cette rareté des annonceurs a provoqué une décantation au sein de la presse dont quelques titres sont déjà contraints de baisser rideau. Face à la raréfaction des ressources publicitaires, ils n'arrivent plus à assurer les salaires et les frais d'impression. Selon Bachir Chérif, directeur général du quotidien national La Tribune, la crise financière a touché de plein fouet la majorité des journaux, quelle que soit la consistance de leur tirage. Le responsable estime qu'un programme de mise à niveau s'impose mais sans toucher aux acquis des travailleurs. « Si cela continue ainsi, certains journaux vont disparaître et d'autres vont être avalés par l'aisance financière des hommes d'affaires », prévient Bachir Chérif. Ce dernier explique que la publicité de l'Anep est presque insignifiante devant celle que proposaient les concessionnaires automobiles, les opérateurs de téléphonie, les services et autres entreprises économiques. « Les annonceurs privés représentent 70% de la publicité des journaux. Devant cette aisance, des journaux n'avaient pas de place pour faire passer la publicité et étaient contraints de faire passer un communiqué dans lequel ils annonçaient qu'ils n'acceptaient plus la publicité de l'Anep. Une situation qui a vécu. Aujourd'hui, c'est la crise et ces mêmes journaux s'orientent vers l'Anep pour survivre. Mais malheureusement, la publicité a diminué chez l'Anep. Si cela continue ainsi, nous allons tous passer à la casserole », lance Bachir Chérif.