Le processus de l'emprunt obligataire national pour le développement économique, lancé officiellement le 17 avril dernier, se poursuit dans de bonnes conditions. C'est ce qu'a affirmé, hier, Abderrahmane Benkhelfa, ministre des Finances, devant la commission des finances du Conseil de la nation. A partir de la semaine prochaine, il sera question d'élargir les crédits de cet emprunt en vue de répondre au mieux aux attentes des souscripteurs. Les titres émis dans ce cadre se présenteront désormais sous trois formes, à savoir trois coupures de 50.000 DA, 10.000 DA et 1.000.000 DA. « En dépit de quelques manquements enregistrés dans certaines wilayas, l'opération a connu un grand engouement. En tout, 6.000 guichets ont été ouverts à cet effet au niveau des banques et des bureaux de poste. Et à compter de la semaine prochaine, les compagnies d'assurances seront également de la partie », a-t-il expliqué avant d'affirmer que le niveau de souscription a atteint « un seuil appréciable ». Ce qui permettra à l'Algérie de financer graduellement son développement. Devant les sénateurs, le ministre s'est voulu « rassurant », non sans reconnaître que la conjoncture est « complexe et difficile ». D'où le besoin de prendre des décisions impliquant « vigilance, clairvoyance et courage ». Et c'est justement dans cette optique que s'inscrit cet emprunt obligataire destiné à financer les investissements publics, et ce, à court et à moyen terme. « Depuis 2000, le budget de l'Etat assume à lui seul le financement de tous les projets. Aujourd'hui, il faudrait se diriger vers d'autres sources de financement, sachant que le profil de rétention annuelle a atteint un seuil de 8.000 milliards de dinars. Il est donc impossible de maintenir ce cap », tranche-t-il, expliquant que l'heure exige le recours à de nouveaux modes d'efficacité économique. Benkhelfa a tenu à préciser que l'Algérie sous la direction du président de la République a réalisé des infrastructures importantes. Il a, de ce fait, soutenu que l'emprunt obligataire constitue « une rupture » avec un processus inapproprié. Cela se fait dans le cadre d'un programme « pragmatique », visant une meilleure maîtrise des dépenses budgétaires et une adaptation des outils financiers en vue d'augmenter les ressources de la fiscalité ordinaire. Le ministre des Finances a expliqué qu'il s'agit d'un « financement concessionnel et préférentiel » auquel l'Algérie a recouru dans le but « de financer des investissements publics à court, moyen et long terme. » Il a précisé que les crédits cumulés par le biais de cet emprunt sont des mannes « propres » émanant de ressources issues de l'épargne des particuliers, des entreprises, des privés, des familles. « Nous sommes loin des années de vaches maigres, mais dans une période complexe qui nous oblige à revoir notre copie en fonction des défis économiques nouveaux », conclut-il.