Le Fonds monétaire international conforte l'option défendue jusque-là par le gouvernement algérien quant au traitement de la crise financière due à la chute des cours du pétrole. L'institution de Bretton Woods a affirmé, jeudi dernier, que l'Algérie avait la possibilité de mener ses réformes pour faire face au choc pétrolier et admet que ce dernier n'a eu qu'un effet limité sur la croissance économique. En effet, grâce aux réserves cumulées par le passé, l'Algérie peut mener ses réformes structurelles de manière progressive, en dépit de la détérioration de ses soldes budgétaires extérieurs. Le gouvernement a pris des mesures pour encourager la croissance, s'appuyant sur l'efficience budgétaire, la mobilisation des ressources locales et l'élargissement de l'assiette fiscale. Des mesures saluées par le FMI, qui encourage également le recours à l'emprunt obligataire et suggère d'autres pistes, y compris l'endettement extérieur, et l'ouverture du capital des entreprises publiques. Malgré la baisse des cours du pétrole, le taux de croissance devrait s'améliorer durant les prochaines années. De même que le déficit budgétaire qui devrait se réduire progressivement, mais de façon considérable. Outre l'augmentation de la production et du volume des exportations des hydrocarbures, le FMI prévoit également l'augmentation du volume des investissements directs étrangers. Sur un autre plan, le FMI préconise de rétablir les équilibres macroéconomiques et de poursuivre l'assainissement des finances publiques. Les réformes structurelles pour diversifier l'économie nationale s'avèrent indispensables. D'ailleurs, le gouvernement s'apprête à dévoiler, le 5 juin prochain, lors de la réunion tripartite, son nouveau modèle économique. Pour le reste, le FMI partage la politique monétaire menée par la Banque d'Algérie, même s'il estime que le dinar demeure assez surévalué. Il partage le souci du gouvernement de mener à bien les réformes structurelles tout en prenant en compte les couches sociales les plus vulnérables. La situation financière de l'Algérie est loin d'être critique, et tout porte à croire que les réformes engagées et celles à venir devraient permettre au pays de se doter d'outils à même d'asseoir un modèle économique moins dépendant aux hydrocarbures et beaucoup plus porté vers le secteur productif. Il est vrai que ces réformes demanderont du temps pour se concrétiser sur le terrain. C'est pourquoi, il paraît urgent, aujourd'hui, de s'y engager sereinement.