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Laghouat, tumultes de l'histoire
Les randonnées d'Aliouat
Publié dans Horizons le 23 - 05 - 2016


C'est une histoire bien tumultueuse que celle de Laghouat. D'abord les monarques qui s'y sont succédé ont tous voulu imposer leur diktat à la ville qui résista vaillamment. A un certain sultan du Maroc du nom de Moulay Abdelmalek qui, en 1708, voulut imposer un impôt et dut plier bagage devant la résistance des habitants. Puis vint le tour du bey du Titteri de rebrousser chemin après la cinglante défaite qu'il avait subie quelques décennies plus tard, parce qu'il voulut assiéger la ville. Auparavant, Laghouat passe sous la domination des Ottomans et ce sera au tour d'un autre bey, celui d'Oran, de mener une expédition punitive parce que les habitants refusaient toujours de payer l'impôt annuel. Cependant, ce sera juste après l'invasion française que Laghouat opposera une résistance farouche menée par un certain Moussa Ibn Hassan el Misri, natif d'Egypte et qui déclarera la guerre à l'occupant jusqu'à sa mort en 1848. Quatre ans plus tard, l'armée coloniale, forte de 6.000 hommes, mettra quinze jours à assiéger la ville après avoir exterminé ses habitants, massacrant sans distinction femmes et enfants et on a compté jusqu'à 2.300 victimes, ce qui est énorme pour l'époque. Un siècle plus tard, le ministre Soustelle rattachera Laghouat à Ouargla, alors préfecture des Oasis, en signe de représailles pour l'accueil hostile qui lui fut réservé. Sur la date exacte de sa fondation, les historiens demeurent imprécis et nul ne connaît réellement la date de naissance de Laghouat dont on sait cependant qu'elle a existé à l'époque préhistorique, comme l'attestent les nombreuses gravures rupestres qui jalonnent tout le territoire. C'est au Xe siècle que la tribu des Béni Hillal s'y installera et lui donnera le nom de Laghouat qui signifie « oasis » et « maisons entourées de jardins ». Même si les historiens situent la naissance de la ville au XVIIIe siècle, Ibn Khaldoun – qui fut aussi un voyageur infatigable — parle déjà du XVe siècle où il évoque l'existence d'un ksar entouré d'un mur en lieu et place de Laghouat, où vivait une branche des Maghraouas. Mais Laghouat est surtout un véritable musée à ciel ouvert et les archéologues attestent de pièces préhistoriques qui remontent à 7000 ans ainsi que des gravures rupestres inestimables. De très anciens villages berbères en ruine sont complètement délaissés. Les experts ont compté 13 ksour abritant des vestiges datant de l'ère préhistorique. Pour dire les immenses potentialités touristiques de la région. Ceci pour le tourisme classique. Parce qu'il existe un autre tourisme, spirituel celui-là (ou tourisme cultuel) spécifique à Laghouat qui abrite la zaouia Tidjania sise à Aïn Madhi (lire encadré). La ville elle-même est très agréable à visiter et l'on passe allègrement de la modernité avec ses avenues spacieuses qui partent telles de longs tentacules des ronds-points fleuris, aux anciens temps dans les vieux quartiers qui ceinturent la cité. Ici on appelle « zgag » les longues et vieilles rues qui portent le nom des activités qui s'y déroulent. Ainsi, hormis zgag el hadjadj (rue des pèlerins) qui est à Laghouat ce que La Casbah est à Alger, le reste se décline en zgag lihoud (rue des juifs), zgag echarraka (la rue des tanneurs) ou encore zgag sabaâ (le rue des sept morts), quoique d'autres lui attribuent la traduction des « sept dormants » évoqués dans le Coran (Sourate El Qahf). La plus importante est zgag el hadjadj qui voit affluer les nombreux pèlerins qui gravissent la colline pour aller se recueillir sur la tombe du saint de la ville, Abdelkader El Djilani. C'est ce qui reste des traditions ancestrales de Laghouat que de vieux patriciens tentent se sauvegarder vaille que vaille, désarmés qu'ils sont devant la disparition de cette « identité » de la cité. Comme ces fameuses sept portes dont il ne reste que trois, Bab Edzaïr (la porte d'Alger). Bab El Oued et Bab Errabt (la porte de l'union (ou la jonction)... La nuit tombe et la ville commence à s'illuminer. Nous avons rendez-vous avec Ramdane, un authentique Laghouati, féru de belles lettres. Il nous attend dans un véritable havre culturel, une librairie appelée « Le palais du livre » et qui continue de vendre de la littérature malgré l'intrusion des réseaux, de la toile internet et la télé par satellite. Nous y dégotons une vieille édition de la poésie de Rimbaud, laissée par quelque voyageur ou aventurier contaminé par l'errance du poète. Il a dû certainement se régaler du baghrir au miel et beurre fondu. Comme nous.

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