Construite en 1900 suivant un cachet architectural typique à la région et située dans la partie nord-est de la ville, à côté du marché Rehbet-Ezzitoun et du beau jardin public, cette belle église devenue cathédrale en 1955 a été transformée en musée communal pour être fermée et laissée à l'abandon pendant la décennie noire, puis rouverte en 2004, pour devenir une vraie fenêtre de l'histoire de la région de Laghouat. Le musée qui fait office actuellement de siège de l'association culturelle Z'Gag Hadj-Aïssa reconstitue, par les nombreuses pièces, objets archéologiques et cartes géographiques qu'il recèle, la véritable histoire retraçant le passé de cette belle région des Hauts-Plateaux. Les pièces archéologiques préhistoriques qui remontent à 7 000 ans, notamment les gravures rupestres et les villages berbères actuellement en ruines, constituent le trésor inestimable qu'il renferme. Pour rappel, Laghouat est connue pour son riche passé historique et ses potentialités touristiques peu connues du large public, sachant qu'elle dispose de 52 sites préhistoriques recensés et de 13 ksour abritant des stations datant de l'ère préhistorique. D'ailleurs, à In-Sfisifa, région située à 5 km au nord du ksar d'El-Ghicha, on y trouve des gravures rupestres datant de 7 000 ans. La station de Sfisifa a été retenue par l'UNICEF pour sa gravure rupestre représentant un éléphanteau, protégé par sa maman, étant menacé par un lion. Cette représentation a symbolisé en 1986 la célébration, par cette institution onusienne, l'Année mondiale de l'enfance. Ouvert le long de la semaine, le musée communal de Laghouat, véritable mémoire collective des autochtones, est devenu le lieu de pèlerinage de centaines de citoyens profanes de l'histoire. En raison de l'exposition photos, l'urbanisme de la région et de la découverte de la multitude de ksars berbères évoluant à travers les différentes époques, ainsi que l'artisanat, notamment la confection du tapis, le musée est fréquenté par des jeunes, des étudiants et des lycéens en particulier, en quête du génie créateur de leurs ancêtres. En effet, le musée met en relief l'histoire de la région de Laghouat à travers son patrimoine paléontologique qui remonte à 80 millions d'années, selon les spécialistes. Une période de l'histoire pour laquelle 140 empreintes de dinosaures (théropode) ont été découvertes dans la région de Messaâd (Djelfa). Le patrimoine préhistorique qui date de 7 000 ans est indiqué par l'exposition des nombreuses gravures rupestres. Un patrimoine riche de 52 sites recensés situés dans plusieurs parties du territoire de la wilaya de Laghouat, dont les plus importants se trouvent à El-Ghicha, Sid-Makhlouf et El-Hasbaya. Ceci en sus du patrimoine protohistorique qui date de 5 000 ans. Un patrimoine qui compte quelque 800 monuments funéraires et des villages berbères qui se trouvent malheureusement en état de ruines. Approché par Liberté, Hadj-Aïssa Kaddour, architecte de formation et bénévole dans l'association Z'Gag El-Hedjadj, nous a indiqué que “ces monuments funéraires sont répartis en trois genres : Tumulus, La bazina et Le dolmen. On les trouve dans les régions de Milok (Laghouat) et Anfous du côté d'Aflou (Djebel Ammour). Quant aux villages berbères, témoins de l'histoire millénaire de l'Algérie, on a recensé jusque-là 54 villages abandonnés et laissés au gré des rudes conditions climatiques”. Ces derniers sont répartis à travers les communes de la wilaya de Laghouat. Mais leur état lamentable démontre le peu ou l'absence d'intérêt qu'accordent les pouvoirs publics à ce riche patrimoine susceptible de constituer des pôles d'attraction pour le public et les chercheurs. Du coup, il devient un moteur pour le lancement de l'industrie du tourisme. Sans compter la splendeur des paysages naturels, le visiteur du musé communal de Laghouat est vite informé que pas moins de 422 sites de gravures rupestres préhistoriques et de nombreux cimetières romains sont recensés jusque-là. La commune de Hassi-Dellaâ, à 130 km au sud-est de Laghouat, se singularise par l'existence d'un cratère d'un rayon de 1,7 km et d'une profondeur de 70 m creusé, selon les scientifiques, par une météorite de 60 tonnes. Ce phénomène a fait l'objet de plusieurs études et recherches par des spécialistes d'universités nationales et étrangères. De nombreuses autres villes de la wilaya de Laghouat recèlent leur propres vestiges et monuments historiques, à l'image du ksar Kourdane à In-Madhi, localité abritant le siège de la zaouia Tidjania qui, rappelons-le, a propagé l'islam jusqu'en Afrique de l'Ouest, notamment au Sénégal.