La ville, détruite lors de la conquête, est réaménagée. Comme les risques d'insurrection demeuraient, les remparts sont renforcés et sont percés de sept portes pour renforcer les contrôles. Le versant nord-ouest de la ville est aménagé pour les colons européens, des rues à arcades sont tracées et des bâtiments sont construits à la place des anciennes maisons, détruites. Laghouat conserve encore quelques vieux quartiers, antérieurs à la colonisation, tel le Zgag el-Hadjaj, la rue des Pèlerins, dont les ruelles évoquent encore les habitants et les métiers d'autrefois : Zgag ech-cherraka, «la rue des Tanneurs», Zgag Lihoud, «la rue des Juifs», zgag sbaâ, «la rue des Sept», personnages dont le souvenir s'est perdu, etc. Le nom de Laghouat est généralement rapporté à l'arabe al-aghwat, mot signifiant les jardins, par référence aux nombreux vergers qui forment l'oasis. Mais on sait par Ibn Khaldoun que le nom est berbère, aghwat, et désigne une montagne en dents de scie. La toponymie de la région enregistre de nombreux autres noms berbères : Tadjerouna, Tadjemout, pour les principaux ksar, djebel Tizegrarine (de azegrar «allongé, long»), djebel Milok, etc.