Le Premier ministre français, Manuel Valls, termine, aujourd'hui au Proche-Orient, une visite de trois jours. Elle a été dominée par le projet d'organiser une conférence internationale pour relancer l'effort de paix, moribond depuis l'échec de la dernière initiative américaine en 2014. Si le soutien des dirigeants palestiniens, qu'il rencontrera aujourd'hui, est acquis, Valls s'est heurté, hier, au refus israélien malgré les assurances qu'il ait pu donner. Au premier jour de la visite, il avait pris ses distances avec la menace faite en janvier par l'ancien ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, de reconnaître l'Etat palestinien en cas d'échec de l'initiative française. « L'objectif, c'est d'aboutir à la création d'un Etat palestinien. C'est de permettre que votre aspiration nationale puisse enfin se concrétiser. Dire aujourd'hui quand nous reconnaîtrons l'Etat palestinien, c'est acter par avance l'échec de notre initiative », a-t-il déclaré dans le quotidien palestinien « Al-Ayyam ». Le Premier ministre français avait, par ailleurs, affirmé dans cet entretien que l'arrêt de la colonisation israélienne dans les Territoires palestiniens était un « impératif ». « Car on ne peut pas vouloir à la fois discuter de la paix, être sincère dans la négociation et continuer dans le même temps à pratiquer le fait accompli sur le terrain », a-t-il insisté. Devant la presse israélienne, il a insisté sur le fait qu'il venait en « ami » et a assuré que la France n'avait pas de parti pris parce que la paix est « dans l'intérêt de tous », Israéliens comme Palestiniens. « Je suis moi-même confiant », a-t-il affirmé à propos de l'initiative. Mais hier, après une rencontre pas très encourageante avec le président israélien, Reuven Rivlin, le Premier ministre français a carrément obtenu une réponse négative de la part de son homologue, Benjamin Netanyahu, qui a proposé à Paris d'accueillir plutôt des négociations bilatérales entre Israéliens et Palestiniens. « J'ai entendu la proposition de M. Netanyahu. Je vais en parler au président de la République » François Hollande, a déclaré le responsable français à l'issue de leur entrevue. Valls rencontrait Netanyahu avec l'intention de défendre le projet français de réunir à l'automne prochain une conférence internationale sur la paix au Proche-Orient. Une réunion d'une vingtaine de pays et d'organisations internationales était censée jeter les bases de cette conférence le 3 juin à Paris. Après le rejet israélien, on ne sait pas si ces deux rendez-vous seront maintenus.