Un deuxièmes long métrage, Des Ailes brisées, est en cours de réalisation. Cette production, qui entre dans le cadre de la manifestation culturelle « Alger 2007, capitale de la culture arabe », sera présentée au public algérois en novembre prochain. Réalisé par Roshd Djigouadi, Des Ailes brisées est un long métrage de fiction de 35 mm qui met en avant plan la situation dramatique de certains enfants vivant sur des détritus de la décharge de Oued Smar. Ce projet de film sur l'enfance en danger est né afin d'imaginer une « échappée solitaire », celle d'un enfant des rues qui décide de s'en sortir dans la jungle urbaine en devenant vendeur de cigarettes. Roshd Djigouadi estime que ce film essaiera de mettre en image l'espérance, montrera que l'espoir existe toujours et que sa flamme est toujours vivace « là où on s'y attend le moins : dans le cœur et dans les yeux des petits Mehdi d'Algérie ». Mehdi est un tableur anonyme est un cadeau pour son père adoptif Momo. Ce dernier le recueillera en ville et lui donnera la famille qu'il n'a jamais eue. Le jeune garçon de douze ans est livré à un avenir dont le destin peut paraître tout tracé. Ce film qui regroupe une palette de comédiens professionnels, à l'image, entre autres, de Sid Ali Kouiret, Rachid Farès et Aïda Guechoud, est à sa sixième semaine de tournage à Alger. Bien que ce long métrage ait bénéficié, dans le cadre de la manifestation « Alger 2007, capitale de la culture arabe », d'une subvention de l'ordre de 20 millions de dinars, il n'en demeure pas moins qu'un problème de taille est à recenser, celui de la postproduction. Tourné en caméra numérique HD, les producteurs sont à la recherche de transferts sur pellicule et tout ce qui est relatif à la post-production. Selon le producteur Yahia Mezahem, la copie montée peut être assurée, mais, cependant, un laboratoire spécialisé reste à trouver dans un court délai. Une opération qui nécessitera 6 millions de dinars en plus. « C'est bien dommage de constater que les gens ne s'intéressent pas au sponsoring de production cinématographique », dit-il. Puis, notre interlocuteur a révélé que la société de production Mycène a tapé à toutes les portes, en l'occurrence au niveau de l'Entreprise de télévision algérienne, mais en vain. C'est dire que le cinéma en Algérie est le parent pauvre de la culture. Après la finalisation Des Ailes brisés, les producteurs vont se lancer au courant de cette année à la réalisation d'un deuxième long métrage commercial en copie vidéo qui traitera de la jeunesse algérienne, et où l'action et le rire seront de mise. Si Yahia Mouzahem et Roschd Djigouadi ont plein de projets cinématographiques en tête, ils sont cependant convaincus que le 7e art ne saurait exister sans l'implication de l'Etat.