Tournage n Le coup d'envoi du premier tour de manivelle du film a été donné, hier, à la villa Raïs Hamidou (ex-Pouillon). Réalisé par Roshd Djigouadi, auteur d'un roman Il aura pitié de nous, paru, en 2004, aux éditions Chihab, le long-métrage, dans lequel apparaissent quelques grands noms du cinéma algérien, à l'instar de Rachid Farès, Sid-Ali Kouiret, Aïda Guechoud, raconte l'histoire de Mehdi, un adolescent de 12 ans, qui vit avec son père adoptif dans un bidonville attenant à une décharge dans la périphérie d'Alger et de laquelle ils tirent leur subsistance. Mais un jour, le père tombe malade et Mehdi décide de monter, avec les économies faites grâce à la vente d'objets en plastique, une table de vendeur de cigarettes en ville, espérant ainsi pouvoir subvenir aux besoins de son père. Mais les choses ne se passent pas comme Mehdi le croyait : il se fait agresser et racketter par deux malfrats. De retour à la décharge, Mehdi trouve son père décédé. Il décide de retourner en ville pour se venger de ses agresseurs et commet un homicide involontaire, mais tout laisse supposer que c'était un meurtre. Et de là, commencent les péripéties de Mehdi. «Le film est une fiction, et c'est ma première expérience en matière de réalisation», a indiqué le réalisateur. Et d'ajouter : «C'est un film qui a été conjointement écrit par Moh KG2 et moi-même.» «Tout a commencé en 1995, lorsqu'il y a eu un reportage écrit et un sujet pour une émission télévisée sur ces jeunes enfants se ruant sur des détritus de la décharge de Oued Semar», a-t-il raconté. Et de poursuivre : «L'idée m'était venue alors de faire un film sur l'enfance en danger. J'ai contacté Moh KG2, un chanteur, pour coécrire un scénario. Plus tard, l'occasion s'est présentée, celle de «Alger, capitale de la culture arabe», pour concrétiser notre projet.» S'exprimant sur le choix du genre, à savoir une fiction et non pas un documentaire, un genre qui aurait mieux illustré le vécu de ses enfants, le réalisateur a dit que «c'est pour tenter de dépasser la vision cauchemardesque de ces jeunes enfants, et tenter, du coup, d'imaginer une échappée solitaire, celle d'un enfant des rues qui déciderait de s'en sortir de la jungle urbaine.» «Ce qu'il faut savoir, c'est que Mehdi représente cette frange de la (petite) jeunesse algérienne délaissée, et que, en dépit de tous les aléas, il représente l'avenir. La malchance d'un enfant mal né est-elle irrémédiable !? C'est à cette question que le film cherche à répondre.» Et de reprendre : «Le film essaiera de mettre en image l'espérance et de montrer que l'espoir existe toujours, et que la flamme est vivace là où on s'attend le moins : dans le cœur et dans les yeux des petits Mehdi d'Algérie.»