L'escalade des combats en Syrie, notamment les sanglantes attaques menées par le groupe terroriste Daech contre Tartous et Jableh (nord-ouest) —deux villes relativement épargnées jusqu'à lundi dernier — ont réduit à néant les efforts de la communauté internationale pour trouver une issue au conflit qui ravage le pays. L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a fait état de 154 morts, pour la quasi-totalité des civils, dont au moins huit enfants. Ces attaques inédites visant délibérément des civils s'apparentent à des crimes de guerre, selon l'ONG Human Rights Watch (HRW). Constituant une grave escalade, ces attaques terroristes cherchent, selon le ministre syrien des Affaires étrangères, à faire capoter les pourparlers de paix de Genève et la cessation des hostilités. Les parrains du processus diplomatique, les Etats-Unis et la Russie, conscients de la gravité de la situation, font le forcing pour relancer les pourparlers de paix. La Russie a vivement réagi aux attentats meurtriers. Elle estime qu'ils démontrent à quel point la situation est fragile en Syrie et qu'il est nécessaire de prendre des mesures énergiques pour relancer les discussions. Elle a appelé à un cessez-le-feu de 72 heures, à partir de demain, entre le régime syrien et l'opposition à Daraya et dans la Ghouta orientale, théâtre de violents combats malgré l'entrée en vigueur de la trêve le 27 février dernier. Le directeur du centre de coordination russe en Syrie, Sergueï Korolenko, cité par un communiqué du ministère de la Défense, diffusé dans la nuit de lundi à mardi, a de nouveau appelé l'opposition syrienne à se retirer des zones contrôlées par les groupes du front Al-Nosra. Selon lui, les groupes armés, présents dans la Ghouta orientale et dans les faubourgs de Damas, se sont regroupés et réarmés et se préparent désormais à passer à l'offensive. « Ces conclusions et ces estimations ont été confirmées par les tirs continus subis par l'armée syrienne dans la Ghouta orientale et les quartiers résidentiels de Damas », a-t-il affirmé. Selon le même responsable, Al-Nosra a rassemblé un groupe de 6.000 combattants dans la région d'Alep, afin de lancer un assaut d'ampleur destiné à prendre au piège les forces gouvernementales dans la ville. Par ailleurs, Daraya, qui se trouve à 10 km au sud-ouest de Damas, est l'une des localités assiégées depuis longtemps, le régime tentant en vain, depuis fin 2012, de reprendre la cité stratégique aux rebelles. Pour Washington, abandonner la trêve serait une erreur stratégique. D'où l'obligation faite aux signataires de l'accord de respecter leur engagement.