Les forces armées syriennes, les rebelles, les groupes terroristes de Daesh et Al Nosra se combattent sur tout le territoire syrien Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a reçu hier une délégation de l'opposition syrienne de l'intérieur, venue à Moscou dans le cadre d'un intense ballet diplomatique sur le dossier syrien. Il s'agit de la quatrième visite d'une délégation d'opposants syriens à Moscou en un mois. Après la venue mi-août du chef de la Coalition de l'opposition syrienne en exil, Khaled Khoja, une délégation du Comité de la conférence du Caire, l'autre rassemblement d'opposants en exil et mené par l'opposant Haytham Manna, s'est rendue dans la capitale russe. Dans la foulée, des représentants de l'opposition de l'intérieur, notamment des membres de la société civile et le ministre de la Réconciliation nationale, ont fait le déplacement à Moscou. Et hier, c'était au tour de Hassan Abdel Azim, à la tête du Comité de coordination nationale pour les forces du changement démocratique (CCND), de rencontrer le chef de la diplomatie russe. La Russie a pour «principal objectif de réunir un large éventail d'opposants syriens au sein d'une plateforme dédiée au dialogue avec le Gouvernement» de Damas, a déclaré Sergueï Lavrov, cité par l'agence de presse russe RIA Novosti. «Ce n'est pas la première fois que nous nous rencontrons. Les visites de délégations syriennes sont déjà devenues une tradition», a-t-il ajouté, cité par l'agence TASS. Les opposants syriens, arrivés dimanche, ont remercié Moscou «d'avoir organisé cette rencontre», a indiqué Hassan Abdel Azim, évoquant un «travail de fond» de la Russie sur le conflit syrien. Ces visites successives de l'hétérogène opposition syrienne interviennent au moment où le dossier syrien connaît un regain d'activité diplomatique et alors que Moscou a accueilli, au cours des dernières semaines, plusieurs délégations de pays du Moyen-Orient, dont la Jordanie et l'Arabie saoudite. Fin 2014 et au début de l'année, la capitale russe avait également accueilli deux cycles de négociations entre le régime et l'opposition intérieure. Ces rencontres avaient permis l'adoption de principes généraux en janvier et d'un «document de travail» en avril mais n'avaient pas abouti à des solutions concrètes, d'autant que l'opposition en exil, soutenue par l'Occident, n'y participait pas. Le sort du président Bachar al-Assad reste au centre des désaccords entre Russes d'un côté et Occidentaux, les pays du Golfe et opposants syriens de l'autre. Sur le terrain en Syrie, des combats se poursuivent entre différents groupes rebelles et jihadistes. C'est ainsi que le groupe jihadiste Etat islamique (EI) était engagé hier dans des combats de rue contre des rebelles islamistes dans Damas, se rapprochant ainsi du centre de la capitale syrienne, a affirmé une ONG. Les affrontements ont lieu à Qadam, un quartier du sud de la capitale, où le groupe jihadiste a pris le contrôle de deux rues durant le week-end, a affirmé l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH, basée en Grande Bretagne). «C'est le point plus proche du coeur de la capitale atteint par l'EI», a indiqué le directeur de l'ONG, Rami Abdel Rahmane, en faisant état de 15 morts dimanche dans les violents combats qui ont obligé les civils à fuir. Les jihadistes sont venus de Hajar al-Aswad, un quartier adjacent, où ils sont présents depuis juillet 2014. Une source de sécurité syrienne a confirmé des combats dans ce secteur. «Nous sommes très contents qu'ils se battent entre eux mais nous sommes très vigilants afin de réagir s'ils avançaient vers les secteurs tenus par le gouvernement», a-t-elle dit. Selon l'OSDH, le quartier de Qadam était relativement calme depuis l'entrée en vigueur il y a un an d'une trêve entre rebelles et forces du régime. Depuis son expulsion de la Ghouta orientale, la banlieue est de Damas, l'EI utilise le quartier de Hajar al-Aswad comme base pour lancer ses attaques contre la capitale. C'est de Hajar al-Aswad que les jihadistes avaient essayé de s'emparer en avril du camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk avant d'en être repoussée partiellement. Le même mois, l'EI avait kidnappé deux rebelles de Qadam et les avait décapités à Hajar Al-Aswad. Ailleurs dans le pays, le Front al-Nosra, la branche syrienne d'Al Qaîda, et leurs alliés islamistes se sont rapprochés du village chiite de Foua, en prenant la localité limitrophe de Sawariyé, dans la province d'Idleb (nord-ouest).