Photo : Lylia M. L'ordonnance portant obligation du port du tablier chez les boulangers, mise en application ces derniers jours par les agents de la Direction de la concurrence et des prix (DCP), est, du point de vue de la fédération des boulangers affiliée à l'UGCAA, conforme aux lois régissant le marché. M.Hantour, président des boulangers algériens, indique que le suivi par les autorités publiques de l'ordonnance en question, est « encourageant pour la qualité» puisque, ajoute-t-il, « il y a des boulangers qui ne respectent pas les règles d'hygiène et exercent le métier sans prendre en considération l'intérêt du consommateur ». Pas moins de 35 boulangeries ont été fermées depuis le début de ce mois de ramadan dans des wilayas de l'ouest du pays (Oran et Mostaganem) et d'autres du centre (Blida et Alger), dénombre l'Ugcaa. « Nous avons toujours sensibilisé nos adhérents sur le respect des normes de la profession. Ceux qui sont contre la démarche de la DCP ne sont pas des professionnels », dira encore M. Hantour. Allusion faite, à ne point douter, à l'autre aile de la fédération des boulangers, dirigée par M. Legraf qui a dénoncé la décision de fermeture. Cette branche de L'Ugcaa justifie sa position par le fait qu'« en cette période des grandes chaleurs, les boulangers ne peuvent garder les tabliers. A l'intérieur des boulangeries on trouve des fours et des pétrins. Il faut, tout de même, faire des exceptions. Ce n'est pas par excès de zèle que ces boulangers ôtent leurs tabliers ; c'est pour réduire un tant soit peu la température qui les étouffe à l'intérieur », indique M. Legraf. Celui-ci n'exclut pas d'ailleurs l'éventuel recours à la protestation dans les jours à venir en vue de rouvrir les boulangeries fermées. Le recours à la protestation est, souligne l'autre partie de l'Ugcaa, une occasion propice de courtiser et gagner plus adhérents pour le compte du prochain congrès de l'Union, prévue au mois d'octobre. « Ce sont les commandes de l'Union générale des commerçants et artisans algériens qui sont visées par la grève, pas les intérêts des boulangers », révèle M. Hantour qui se dit non concerné par le recours à la protestation envisagée.