Des responsables des universités, des décodeurs des politiques d'enseignement supérieur et des experts de la région Mena (Moyen-Orient et Afrique du Nord) ont pris par à ce rendez-vous qui a pour objectif d'identifier les moyens d'améliorer la gouvernance et la qualité des enseignements en vue d'accroître la compétitivité et l'employabilité des diplômés. Dans son allocution d'ouverture des travaux, qui se poursuivront aujourd'hui, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Tahar Hadjar, a indiqué que l'Algérie ne peut rester en marge des défis et enjeux de la région en matière d'amélioration de la qualité du système de l'enseignement et de la recherche qui constitue à la fois un enjeu décisif et un défi fondamental. Il a fait savoir que la décision de faire figurer nos universités sur la carte de positionnement initiée par la Banque mondiale constitue un signal fort de ces dernières (universités) de vouloir s'autoévaluer pour déceler les points forts et les points faibles de leur système de formation. Il a souligné que le programme portant gouvernance dans les établissements d'enseignement supérieur est venu à un moment opportun qui « nous permettra d'initier des réformes susceptibles de moderniser le secteur et de consolider le processus de la qualité que nous avons lancé en 2010 », a-t-il souligné. Il a ajouté que cette conférence constitue un espace de débat, d'échange et de coopération entre les communautés universitaires de la région afin d'avoir une idée précise sur le niveau d'adéquation et de concordance de leurs expériences respectives. Le ministre a reconnu que l'adéquation de l'université aux besoins du marché nécessite la mise en place de mécanismes permettant aux nouveaux diplômés une intégration économique rapide et efficace. Pour le ministre, il faut former selon les besoins du marché afin de rendre l'employabilité plus souple et plus concrète. Parmi ces mécanismes, Hadjar a insisté sur la consolidation des compétences acquises à travers un système de formation performant basé sur l'esprit d'initiative qui aura un impact positif sur la compétitivité. Constat accablant de la Banque mondiale Economiste en chef pour la région Mena à la Banque mondiale, Shantayanan Dearajan, a estimé que cette partie du monde est la source de connaissance pour les universités du monde entier. De fait, la communauté internationale a une dette envers cette région dans le domaine de l'enseignement supérieur. Il a fait savoir que la région souffre aujourd'hui de la faiblesse de la qualité de l'enseignement. Il a expliqué que les diplômés de la région ne sont pas suffisamment formés dans les sujets qui sont pertinents pour la science. Pour lui, il existe un écart considérable entre la formation dispensée à l'université et ce que demande le marché du travail. Le représentant de la Banque mondiale a noté que les méthodes d'enseignement adaptées sont basées sur la mémorisation et la restitution des connaissances acquises et non sur l'esprit critique et d'analyse. Il a ajouté que la région souffre de chômage. Et la participation de la femme dans le marché du travail reste très faible en dépit des compétences avérées. Le même responsable a regretté aussi que certaines universités de la région soient devenues des niches pour la radicalisation et la violence extrémiste. Selon lui, le principe de la gratuité de l'enseignement et l'éducation adopté par les Etats de la région a échoué, car les bénéficiaires en sont les riches. Raison pour laquelle, suggère-t-il, il faut instaurer l'équité en matière d'enseignement en procédant par des aides ciblées aux ménages qui sont vraiment dans le besoin.