La création d'une organisation interprofessionnelle des métiers du livre et la nécessité de « publier rapidement » les textes d'application de la loi sur les activités du marché du livre ont été abordés, jeudi dernier à Alger, par des professionnels algériens et des experts européens du secteur du livre. Réunis lors d'une journée d'étude sur « le prix unique du livre », organisée par le Centre national du livre (Cnl) à la Bibliothèque nationale, plusieurs éditeurs ont évoqué la création d'une organisation interprofessionnelle afin de mutualiser les efforts des distributeurs et des libraires pour minimiser les coûts. Le chef du département de l'économie du livre au ministère français de l'Information et de la Culture, Rémi Gimazane, a exposé l'expérience de son pays dans le domaine de la distribution, suggérant aux libraires algériens de s'organiser en groupes et aux éditeurs en plateforme commune pour maîtriser le prix de vente. Rémi Gimazane a expliqué que l'Etat français prend également en charge une partie des coûts de distribution du livre et exposé les procédures de commercialisation du livre importé, qui reste, selon lui, « minime » en France. L'organisation interprofessionnelle solidaire et le soutien de l'Etat restent, selon les participants, un des « meilleurs moyens d'assurer le prix unique » du livre compte tenu des grandes distances et du réseau de transporteurs jugé « insuffisant » en Algérie. A ce titre, le président de l'Organisation nationale des éditeurs de livres (Onel), Mustapha Kalab Dhabih, a plaidé pour des conventions entre le ministère de la Culture et les entreprises publiques de transports ainsi qu'une « prise en charge partielle » par la tutelle des coûts de distribution. Présents à cette rencontre, libraires, distributeurs et éditeurs ont exprimé leur inquiétude sur le « retard » pris dans la publication des textes d'application de la nouvelle loi régissant le secteur promulguée en juillet 2015. Un retard qui risquerait de « paralyser » les activités des professionnels, selon eux. Les participants à la rencontre ont également souhaité un soutien franc aux librairies, considérées comme le maillon le plus fragile de la chaîne du livre, par des mesures d'encouragement de la lecture publique et de création de nouveaux espaces de vente.