Le président français, François Hollande, a défendu, hier à Paris, le projet d'organiser une Conférence internationale sur la paix au Proche-Orient. « J'ai voulu que la France prenne une initiative pour mobiliser la communauté internationale en soutien à un règlement définitif du conflit israélo-palestinien », a déclaré Hollande devant les ministres et représentants d'une trentaine de pays et d'organisations internationales, dont le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, lors d'une réunion préparatoire à ladite conférence. « Cette initiative n'a qu'un seul but, la paix au Proche-Orient », a-t-il souligné, se disant conscient des doutes suscités par cette démarche. « Nous ne pouvons pas nous substituer aux parties prenantes. Notre initiative vise à leur donner les garanties que la paix sera solide, durable et contrôlée internationalement et les rassurer pour qu'ils reprennent le chemin de la négociation », a assuré le président français, affirmant que « le choix courageux de la paix » leur revenait in fine. « Dans le contexte régional au Proche-Orient et au Moyen-Orient, le vide sera forcément rempli par les extrémistes et les terroristes qui pourraient en tirer avantage », a-t-il alerté. Palestiniens et Israéliens n'ont pas été conviés à la réunion de Paris, dont le but essentiel est de réaffirmer l'engagement de la communauté internationale en faveur de la solution à deux Etats. L'objectif est de mettre en place des groupes de travail sur des thèmes précis comme les incitations économiques à faire la paix, les mesures de désescalade ou les garanties de sécurité régionale, afin de pouvoir convoquer une conférence de paix d'ici à la fin de l'année avec les deux parties. Les Palestiniens soutiennent pleinement la démarche. Saëb Erakat, numéro deux de l'Organisation de libération de la Palestine, l'a qualifiée, hier, de « lueur d'espoir » mais réclame qu'elle fixe « un cadre et un calendrier clairs » pour la création d'un Etat palestinien. L'initiative suscite, cependant, l'hostilité des dirigeants israéliens qui réclament des négociations directes avec les Palestiniens. « La démarche échouera », a asséné à la veille de la réunion le ministère israélien des Affaires étrangères. « Sauf que (ces négociations directes) cela ne marche pas (...) tout est bloqué », a rétorqué, de son côté, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault. Pour le chef de la diplomatie française, il faut créer un climat de confiance pour que Israéliens et Palestiniens puissent discuter. « Nous ne voulons pas (le) faire à leur place, nous voulons les aider », a-t-il argumenté.