Après l'échec de la réunion du quartette lundi à Washington, les palestiniens qui ne voient d'autres solution que de faire reconnaitre leur Etat aux nations unis en septembre prochain, ont appelé les américains à revenir sur leur décision d'opposer un veto à leur adhésion à l'ONU. C'est ce qu'a annoncé hier, le négociateur palestinien Saëb Erakat. M. Erakat a jugé, dans ce sillage, que la reprise des pourparlers sans acceptation par Israël des lignes de 1967 comme base de négociations, comme l'a énoncé le 19 mai le président américain Barack Obama, était inutile. «A la suite de la réunion du Quartette nous avons exhorté les Etats-Unis à reconsidérer leur position à l'égard de notre tentative d'obtenir l'adhésion de la Palestine à l'ONU», a-t-il indiqué lors d'un point de presse à Ramallah. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, et les chefs de la diplomatie américaine Hillary Clinton, russe Sergueï Lavrov et de l'Union européenne (UE) Catherine Ashton ont renoncé à publier une déclaration à l'issue de leur dîner, qui concluait une journée de travail de leurs conseillers, en raison de l'écart entre les parties, selon le département d'Etat américain. M. Erakat, affirmera que les dirigeants palestiniens ne se laisseraient pas détourner de leur objectif. «Sans l'approbation du Conseil de sécurité, nous ne pouvons obtenir l'adhésion via l'Assemblée générale, que nous recueillions deux tiers des voix ou même 100%. Ce que l'on peut obtenir de l'Assemblée générale, c'est une résolution qui élèvera notre statut à l'ONU d'observateur à Etat non membre», a-t-il reconnu. Le président palestinien Mahmoud Abbas prendra part demain à Doha à une réunion du comité de suivi arabe sur les aspects juridiques des démarches à l'ONU, puis samedi au Caire sur la décision politique de présenter cette demande d'adhésion, a-t-il précisé. M. Erakat estimera inutile toute reprise des pourparlers sans l'acceptation d'Israël des frontières de 1967. La France qui avait proposé une conférence sur le proche orient, a déploré «une occasion ratée» après l'échec de la réunion de Washington. Paris évoque désormais la première quinzaine de septembre pour tenir sa conférence de paix sur le proche Orient. Le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, avait signalé qu'une telle conférence ne pourrait avoir lieu que si le Quartette (ONU, Etats-Unis, Russie, UE) lançait un appel aux parties pour une reprise des négociations. Mais aucune déclaration n'a été publiée à l'issue de la réunion du Quartette lundi à Washington. Les Nations Unies avaient, pour leur part, appelé, mardi, les autorités israéliennes à respecter l'avis consultatif de la Cour International de Justice (CIJ), rendu en 2004 et jugeant illégale la construction du mur de séparation. Dans son dernier rapport, le Bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires humanitaires (OCHA) a exhorté les autorités israéliennes à cesser la construction du mur, démanteler les sections du mur déjà achevées, et à abroger le régime des permis, soulignant qu'«alors seulement les communautés palestiniennes isolées par le mur pourront exercer leurs droits à la liberté de mouvement, de travail, d'éducation, de santé et bénéficier de conditions de vie convenables». G.H/Agences