Tout en signalant que le cahier des charges relatif à la régulation des chaînes de télévision privées a été adopté en Conseil du gouvernement, le ministre de la Communication, Hamid Grine, a fait savoir, hier dans un point de presse à la Bibliothèque nationale d'El Hamma, qu'une cellule de veille au niveau du ministère de la Communication suit 24h/24 les contenus de ces chaînes particulièrement durant le ramadan. « La violence et les programmes pour enfants figurent parmi les thématiques évoquées dans ce cahier des charges. Mais c'est à l'autorité de régulation de l'audiovisuel, dont le décret a été également adopté en Conseil de gouvernement, qui décidera du sort des chaînes de télévision non agréées », précise-t-il. Il a estimé, dans ce contexte, que les chaînes de télévision privées ont fait irruption dans le champ paysage médiatique et que ce n'était pas le choix des pouvoirs publics. « Le gouvernement avait annoncé l'ouverture du secteur privé de l'audiovisuel, mais pas d'une façon aussi anarchique. Il est évident que les chaînes de télévision qui ne répondent pas à la conformité seront considérées comme étant des chaînes informelles et, par conséquent, n'auront pas accès aux fréquences », dit-il, indiquant que les chaînes de radio sont aussi concernées par ce cahier des charges, mais que c'est au gouvernement de décider si ce secteur sera ouvert au privé ou pas. Interpellé sur les journaux électroniques, le ministre a assuré que mis à part un ou deux journaux, le reste ne procède à aucune vérification de l'information. « Ces journaux ne rapportent pas pour la plupart des informations sûres, fiables. Ils ressemblent plus à des réseaux sociaux qu'à de véritables journaux. Contrairement aux journaux papier, ils n'ont pas cet esprit de responsabilité, cette conscience qu'une information diffusée peut avoir de graves conséquences. Creux qui travaillent au sein de ces sites ne sont pas de vrais journalistes, ne sont pas professionnels », constate-t-il en affirmant qu'aucun contrôle n'est effectué sur ces journaux. Le ministre, qui a animé un point de presse en marge d'une conférence sur la révolution numérique, organisée dans le cadre de cycle de formations académiques, a attiré l'attention sur les bienfaits et surtout les méfaits d'internet. « La fuite de sujets du baccalauréat s'est effectuée via internet. Le Premier ministre nous a annoncé aujourd'hui que les épreuves qui ont fait l'objet de fraude seront refaites à partir du 14 juin », fait-il savoir en recommandant la préservation de la vie privée en évitant les réseaux sociaux. Pour lui, avant de poser un problème, il faut toujours savoir où cela va mener. « Le problème avec l'internet, c'est que, quand on ne sait pas où ça nous mène, cela fait boule de neige. Hier, durant ma visite en Kabylie, il y a eu un petit incident. Quand j'ai lu ce qui a été rapporté sur cet incident sur internet, j'avais l'impression qu'il ne s'agissait pas de moi mais d'un autre ministre, qu'il s'agissait d'une autre wilaya, d'un autre pays. Les dangers de l'internet, c'est cela », conclut-il.