Photos : Fouad S. Les programmes d'urbanisation dans la wilaya de Constantine se concrétisent difficilement à cause du manque du foncier. Ainsi, les autorités locales craignent, à long et moyen terme, le recours aux terres agricoles pour l'extension urbaine. «Nous devons nous poser la question suivante : Constantine est-elle ou pas une wilaya agricole?» s'interrogeait un élu de l'APW que nous avons rencontré lors de rencontre-débat du PDAU (plan directeur d'aménagement urbain du groupement de Constantine) tenue dernièrement à constantine. Cette question résume à elle seule le contenu de la session de la wilaya, qui était à son second round, entre différents partenaires et directions, et dont le but est de se projeter dans ce que va être Constantine en 2030. A court terme, les initiateurs du PDAU, l'URBACO entre autres, veulent examiner les possibilités d'extension urbaine, particulièrement dans les zones qui sont traditionnellement rurales. «Nous étudions l'éventualité de concrétiser un programme d'urbanisation qui devrait toucher non pas les cinq grandes communes qu'on appelle le groupement de Constantine (Khroub, Ain Smara, Constantine, Hama Bouziane, et Didouche Mourad) mais aussi le reste des sept communes. L'aménagement de ces zones est délicat, mais avons-nous d'autres alternatives si nous voulons vraiment poursuivre le processus de développement local en matière de logements. D'ici peu, les grands centres urbains de la wilaya seront saturés, et nous n'aurons alors pas d'autres choix que d'étendre les projets dans les zones agricoles à faible rendement», précise cet élu. Le PDAU prévoit que les communes de Zighoud Youssef, Ain Abid ou encore Boudjraiou qui sont restés jusque-là des endroits agricoles et paisibles, subissent à long terme une urbanisation de centaines d'hectares de terres agricoles sans pour autant aller jusqu'à l'outrance comme ce fut le cas pour Ain Smara et Khroub. Mais ce qui complique cette tâche, c'est le manque de foncier pour les projets des 20 ans à venir, environ 3200 hectares dont 2000 ha sont des terres agricoles sont disponibles mais est-ce suffisant ? Certes, cette étude de l'URBACO n'a pas mis tout le monde devant le fait accompli, cette perspective est rassurante pour certains, inquiétante pour d'autres, mais il existe bel et bien un problème de foncier dans la capitale de l'Est parce que justement l'enquête technique démontre que les 3200 ha n'arriveront pas à résorber le manque : «Il y a urgence, à court terme, nous avons besoin de 700 ha, à moyen terme de 1600 ha et d'ici 2025 le programme actuel du PDAU sera lui aussi consommé», avertit le directeur de la DLEP M Kiouta. Dans ce contexte, il faut savoir que la wilaya envisage de lancer un ambitieux programme de 26000 logements tous types confondus au cours de ce quinquennat 2010/2014, en plus de la réception des anciens programmes, selon les chiffres de la DLEP. Le projet du PDAU comprend également la réalisation de deux zones industrielles, l'une à Didouche sur une superficie de 400 ha et l'autre à Ain Abid bâtie sur 550 ha, en plus de la création d'un port sec dans la région d'El Gourzi, une mesure qui s'inscrit dans le schéma national de l'aménagement du territoire et qui sera un point où convergent les rails et l'autoroute pour l'acheminement des marchandises, des milliers d'emplois seront crées dans ce cadre. Notons enfin, qu'après une première rencontre tenue au mois d'octobre 2010, la dernière étape du projet PDAU devrait avoir lieu dans un avenir proche, elle portera sur la répartition des espaces en fonction des besoins, avant que la session de l'APW ne valide en principe ce programme.