L'Erythrée a accusé hier l'Ethiopie d'avoir mené une attaque à sa frontière, mais Addis-Abeba a affirmé ne pas avoir eu connaissance de ces combats, ont rapporté hier des médias. L'Ethiopie « a déclenché une attaque contre l'Erythrée sur le front de Tsorona », dimanche dernier, a précisé le ministère érythréen de l'Information dans un communiqué. Tsorona est l'un des villages disputés de la frontière entre les deux pays où les accrochages sont fréquents depuis des années. « A notre connaissance, il n'y a pas d'affrontements », a de son côté annoncé le porte-parole du gouvernement éthiopien, Getachew Redda. Le gouvernement érythréen estime que « les motivations et les ramifications de cette attaque ne sont pas claires » et qu'il « publiera d'autres déclarations à mesure que les événements se dérouleront ». L'Erythrée a obtenu son indépendance de l'Ethiopie en 1991 après trois décennies de guerre. Une nouvelle guerre l'a opposée à l'Ethiopie de 1998 à 2000. Les deux pays demeurent ennemis et leurs forces se surveillent de près le long de la frontière lourdement fortifiée. Les deux voisins s'accusent mutuellement depuis longtemps d'attaques et de soutiens à des rebelles dans chaque pays. En février dernier, l'Ethiopie avait accusé l'Erythrée d'être derrière des manifestations antigouvernementales qui avaient été violemment réprimées par Addis-Abeba.