Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aïssa, a souligné, hier, la nécessité de retourner au référent religieux national pour face à l'extrémisme et aux dérives sectaires. « L'Algérie a connu l'Islam depuis des siècles. Elle a cohabité avec les autres religions, elle a donné le modèle dans la modération et le juste milieu, et elle a aussi contribué dans la construction de la civilisation andalouse », a rappelé Aïssa sur les ondes de la radio algérienne. Il a relevé que « les jalons du référent religieux national ont été bafoués par des invasions étrangères », d'où la nécessité de se consacrer au retour au référent religieux national, et de « convaincre les Algériens qu'ils appartiennent à ce riche héritage ». « Notre démarche est de revenir à un référent religieux qui est réellement algérien, celui de nos ancêtres, qui a toujours été exercé sans instrumentalisation, sans politisation, et qui a toujours été modéré et au service de la société », a-t-il soutenu. Pour ce faire, il a indiqué que son ministère dispose d'une feuille de route, selon le programme du gouvernement, notant que la mise en œuvre de cette démarche « est difficile, parce qu'il s'agit de changer des comportements et des visions », a-t-il souligné. « Il s'agit de réformes profondes et d'un effort intellectuel. C'est pour cela que nous appelons à chaque fois l'élite intellectuelle et savante à participer à ce travail laborieux et civilisationnel très important pour l'Algérie », a-t-il fait savoir. Aïssa a insisté, à cet effet, sur l'importance de la création de mécanismes à même de mener à bien cette démarche et ce travail. Il a ainsi, évoqué la création de Dar El Ifta'a qui sera, a-t-il expliqué, « une académie qui extrapolera tous les savants, les jurisprudents et les exégèses du saint Coran algériens qui seront en mesure d'orienter la société algérienne pour qu'elle revienne vers son référent religieux national », ajoutant que cet organisme fera office d'un espace de « dialogue et de réflexion ». Le ministre a cité également, le projet de création d'un observatoire, dont la mission consiste à « défendre le référent religieux national des dérives sectaires et de l'extrémisme religieux à travers une approche intellectuelle ». Aïssa a abordé en outre, l'institution d'un observatoire de veille contre le prosélytisme, dont la mission est de « contrecarrer le prosélytisme, permettre la liberté de conscience et défendre la liberté d'exercice de culte autre que musulman », comme énoncé par la Constitution. Par ailleurs, le ministre a relevé que l'Algérie « fait toujours face à la menace de l'extrémisme religieux et aux dérives sectaires », précisant que « l'Algérie ne veut pas d'une guerre sectaire, et ne veut ni de l'ahmadisme, ni du chiisme, ni du wahhabisme », considérant que ces idéologies sont étrangères au patrimoine religieux algérien.