« Il est essentiel pour nous tous que la mise en œuvre de l'accord de paix au Mali se fasse de la façon la plus rapide possible. C'était un point qui a été souligné par beaucoup aujourd'hui et que l'UE partage entièrement », a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse conjointe avec le ministre tchadien des Affaires étrangères, Moussa Faki Mahamat, en marge de la réunion ministérielle UE-G5 Sahel à Bruxelles. Dans un communiqué conjoint, l'UE et les pays du G5 Sahel (Burkina-Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad), ont appelé toutes les parties signataires à « faire tout leur possible » pour « mettre en œuvre l'accord rapidement et respecter les engagements pris à cet égard ». Saluant les progrès accomplis par le gouvernement et les mouvements signataires, notamment à l'issue de la 9e session du comité de suivi de l'accord de paix, l'UE et les pays du G5 Sahel ont estimé que son appropriation et son accélération étaient « fondamentales ». « La stabilité du Mali est essentielle pour la stabilité de toute la région », ont-ils souligné. L'UE et les pays du G5 Sahel ont affirmé, à l'unanimité, que la situation au Sahel reste soumise à des défis sécuritaires, socio-économiques et humanitaires « considérables », soutenant que la menace terroriste « reste réelle », avec une capacité de nuisance qui s'étend de la Libye jusqu'en Côte d'Ivoire, en passant par le Bassin du Lac Tchad où sévit encore Boko Haram. La situation en Libye, une « question-clé » L'UE et les pays du G5 Sahel ont, également, mis l'accent sur l'importance de garantir la sécurité des frontières libyennes pour « la sécurité régionale et européenne », relevant la nécessité d'encourager « tous les efforts de stabilisation et de gestion intégrées de ces frontières ». « La situation en Libye est une préoccupation partagée par les pays du Sahel et l'Europe, surtout sur la dimension du contrôle et gestion des frontières Sud de la Libye », a affirmé la chef de la diplomatie européenne. Il s'agit, selon elle, d'une « question-clé » pour l'UE et pour les pays du G5 Sahel, que ce soit sur le plan sécuritaire, ou sur le plan de gestion du flux migratoire à travers la Libye. « Pour nous, il est fondamental d'encourager et de soutenir la coopération des pays frontaliers au Sud de la Libye, pour une gestion plus intégrée des frontières », a-t-elle ajouté, marquant la disponibilité de l'UE à « aider et soutenir notamment à travers les missions PSDC au Niger et au Mali ». La haute représentante de l'UE aux Affaires étrangères a annoncé, à ce titre, la tenue - en marge de la réunion ministérielle UE-G5 Sahel— d'une rencontre avec le ministre libyen des Affaires étrangères à laquelle participent également les ministres des Affaires étrangères du Niger et du Tchad, pour « approfondir cette discussion et cette piste de travail ». Elle a annoncé que l'UE et les pays du G5 Sahel ont décidé de renforcer leur coopération de façon « plus en plus active », dans le domaine de la sécurité. « Nous travaillons en ce moment pour appuyer nos partenaires du Sahel dans le renforcement de leurs capacités en matière de sécurité et défense. Notre action est déjà importante au Mali et au Niger. Notre but est maintenant d'étendre ces actions aux trois autres pays du G5 », a-t-elle affirmé.