Alger en fête, en cette nuit du vendredi 17 juin. La décision de la wilaya d'Alger de rééditer, chaque vendredi soir durant le Ramadhan, l'expérience d'interdiction de la circulation automobile au centre-ville est une grande réussite. La Grande Poste et la rue Didouche-Mourad sont en fête, au grand bonheur des enfants qui profitent des jeux proposés : toboggans, trampolines, aires de jeux dédiées au tennis et la pratique du vélo, le tout dans une animation assurée par des DJ. La place Audin en un espace de jeux dédié aux enfant. Même la station de métro se met de la partie et assure une animation qui draine beaucoup de monde. Cette nuit sans voitures tombe à pic, puisque les familles viennent en nombre au centre-ville pour les achats des vêtements de l'Aïd. Une journée particulière, puisque c'est aussi la date de la publication des résultats du BEM et beaucoup fêtent alors leur réussite en pleine rue. Pour les habitants du centre-ville, cette habitude est la bienvenue et les enfants prennent déjà leurs quartiers et prévoient tout un programme pour la soirée, rodés par les précédentes éditions, surtout celle organisée à la veille du mois sacré. Mais pour les gens qui viennent de loin, surtout pour les achats de l'Aïd, c'est la surprise totale. Une agréable surprise même. Ils découvrent une autre facette de la capitale et beaucoup ne résistent pas à se mettre dans le bain, tout en émettant le vœu que ce genre d'initiative se généralise aux grandes villes du pays. Les policiers veillent à la régulation du trafic automobile dans les axes ouverts à la circulation et leur présence rassure les familles venues nombreuses au centre-ville. Seule ombre au tableau : les magasins de vêtements restent fidèles à leurs mauvaises habitudes. Les prix des vêtements de l'Aïd flambent. « Un million de centimes pour habiller un enfant ! C'est exagéré », s'exclame une dame au sortir d'une boutique, avant de s'interroger : « Comment fera celui qui a trois ou quatre gosses, et dont le salaire est faible ? » Bon nombre de familles ont pris les devants et n'ont pas attendu le Ramadhan pour faire les achats de l'Aïd, sachant que les prix allaient augmenter et surtout les choix se rétrécir. Mais, pour beaucoup d'autres, les achats de dernière minute demeurent une sorte de constante, souvent parce qu'elles n'ont guère le choix, et c'est justement cette situation qui profite aux commerçants qui savent que les enfants finiront par avoir le dernier mot et que les parents feront les sacrifices nécessaires pour que leurs enfants ne ratent par leur Aïd,