« La restriction d'accès aux réseaux sociaux pendant des horaires limités liés aux épreuves du baccalauréat a pour objectif principal de protéger les candidats contre les tentatives de déstabilisation. » C'est ce qu'a affirmé, hier, la ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, Imane-Houda Feraoun. Ces mesures ont permis, selon la ministre, d'avorter des tentatives qui visaient à mettre en péril le devenir des candidats au baccalauréat. Mme Feraoun a reconnu que cette mesure restrictive a causé des désagréments aux usagers d'internet, mais elle a tenu à rappeler que le devenir des candidats au baccalauréat a contraint son département à faire ce sacrifice. Elle a précisé qu'il ne s'agissait pas de coupure d'internet, mais d'une réduction de trafic pendant la première moitié du premier examen, afin de déjouer les desseins de certains groupuscules qui activent pour perturber le déroulement des épreuves. « Le blocage pendant la nuit ne concerne que les réseaux sociaux », a-t-elle expliqué, rappelant que le gouvernement avait « toute latitude » de prendre des « mesures conservatoires pour des situations d'urgence, tant que l'intérêt public l'exige ». Pour la ministre, l'Algérie « ne fait pas l'exception, car il y a eu des restrictions de certains réseaux sociaux dans d'autres pays pour diverses raisons, y compris celles liées au baccalauréat ». Elle rappelle que les réseaux sociaux ne sont qu'une partie de ce qu'on appelle les applications OTT (Over The Top) qui utilisent les réseaux déployés par les opérateurs de télécommunications à des fins commerciales et sans contrepartie pour ceux-là, aboutissant à la saturation de la bande passante, en plus de la concurrence sur le segment de la voie pour les propriétaires mêmes des réseaux. La ministre a affirmé que divers pays « ont autorisé leurs opérateurs de télécommunications à bloquer temporairement ou définitivement les OTT, voire à négocier avec ceux-là les conditions tarifaires du maintien de service. » Mme Feraoun a fait savoir que le blocage des VPN « nuirait aux échanges internet non incriminés, notamment les courriers électroniques ». « Nous avons donc préféré surseoir à ce mode de blocage », a-t-elle affirmé. Selon la ministre, cette « machination » qui vise à généraliser l'usage du VPN parmi les jeunes « dépasse de loin le stade de simples fraudeurs ordinaires ». Elle a assuré que « des mesures sévères seront prises à l'encontre des fraudeurs utilisant ces techniques ainsi que les artisans de cette machination ». Elle a regretté le fait de voir des médias inciter les jeunes à en faire usage, précisant que l'usage de proxy (composant logiciel informatique jouant le rôle d'intermédiaire entre deux hôtes pour faciliter ou surveiller leurs échanges, ndlr) pour contourner le blocage est « hautement préjudiciable » à l'intégrité des données personnelles stockées sur leurs ordinateurs ou smartphones.