Le successeur du général David Rodriguez à la tête du commandement militaire américain pour l'Afrique (Africom), le général Thomas D. Waldhauser, a jugé « très complexe » la situation en Libye. Au cours de son audition, mardi dernier, par la commission des forces armées du sénat américain qui doit confirmer sa nomination, Waldhauser a ajouté que les Etats-Unis avaient deux objectifs importants en Libye : parvenir à rendre le gouvernement d'union nationale (GNA) opérationnel et neutraliser le groupe terroriste Daech. Il a indiqué que des consultants américains assistaient le gouvernement libyen depuis mars dernier dans sa lutte contre le terrorisme. Affirmant que les « responsables américains suivaient de très près la situation à Syrte », Thomas Waldhauser a précisé qu'en dépit des progrès réalisés par les forces du GNA, ces dernières « peinent encore à avancer dans le centre de la ville ». Le futur chef de l'Africom, qui dirige actuellement la force de développement conjointe relevant des services de l'état-major américain, a relevé, au cours de cette audition centrée sur la situation en Libye, que ce commandement allait continuer à défendre les intérêts américains dans le continent, tout en renforçant la lutte contre « l'extrémisme violent qui a pris racine dans certaines régions d'Afrique ». « Aujourd'hui, il y a de nombreux défis complexes dans la région. Les organisations terroristes telles que Daech en Libye ou al-Shabab en Somalie sont présentes et actives à travers le continent », a-t-il indiqué citant également Boko Haram au Nigeria et l'Armée de résistance du Seigneur en Ouganda. Sur le terrain en Libye, les violences persistent. Au moins 34 membres des forces progouvernementales ont été tués, mardi dernier, dans des combats féroces avec les combattants de Daech assiégés depuis dans le centre de leur fief de Syrte, selon une source médicale. Il s'agit de la journée la plus sanglante pour les forces du GNA depuis le début, le 12 mai dernier, de leur offensive pour reprendre la ville de Syrte (centre-nord) à ces terroristes. Ailleurs dans le pays plongé dans la tourmente, 29 personnes ont été tuées et des dizaines d'autres blessées dans l'explosion d'un dépôt d'armes dans une ville à l'est de la capitale, Tripoli, à la suite d'affrontements entre habitants armés et des miliciens venus de Misrata. En soirée, les autorités locales ont appelé « au calme et à la retenue » et dénoncé les agissements de la milice dont les combattants auraient pillé un magasin de produits alimentaires.