Une activité normale a été enregistrée hier aux alentours du lieu de la manifestation. Hormis l'important dispositif des forces de l'ordre déployé autour de la place du 1er Mai, lieu du rassemblement et de la place des Martyrs, ailleurs rien ne laissait paraître un quelconque événement. Les gens venus des différents quartiers d'Alger vaquaient normalement à leurs occupations. Depuis la station des bus du 2 Mai 1962, première halte de notre parcours, la couleur est déjà lancée. Les éternels vendeurs à la sauvette sont déjà là sur la passerelle proposant leurs marchandises hétéroclites aux passants. Dans la ruelle donnant sur la rue Hassiba Ben Bouali, les étals des fruits sont bien garnis et les commerces et les services sont ouverts en cette journée de repos hebdomadaire.Au niveau de la rue Hassiba Ben Bouali, l'ensemble des magasins était ouvert hormis la «pharmacie de l'hôpital» située au coin de la rue menant à l'établissement hospitalier et où les véhicules de police sont stationnés. Même les magasins se trouvant autour du lieu du rassemblement ont levé leurs rideaux. C'est le cas du magasin Yves Rocher et un autre de chaussures. Le propriétaire de ce dernier se refuse à l'idée de fermer encore aujourd'hui. «J'ai déjà baissé rideau deux samedis. Aujourd'hui, rien ne présage d'un quelconque risque mais je dois rester sur mes gardes. En trente années d'activité dans ce même commerce, aucune manifestation n'a dégénéré», soutientil. Outre les piétons qui déambulaient à l'affût de la moindre information en provenance de la place La Concorde, les automobilistes ne se sont pas inquiétés. Ils circulaient normalement. Le cordon des agents anti-émeutes positionné en plein rue n'a en rien dérangé ou ralenti le passage des automobilistes. Tout au long de la perspective prévue pour la marche, les commerces n'ont pas désempli. Les clients profitaient encore des soldes. A la place des Martyrs, même ambiance de vie normale. Les magasins sont ouverts et le marché Amar El Kama grouillait de monde. Un vendeur de chaussettes se félicite de cette belle journée, «l'autre samedi, c'était mort, aujourd'hui, le businessest meilleur», explique-t-il. Du côté des jeunes, l'intérêt était ailleurs. Des couples déambulaient tout au long du boulevard du front de mer. Des hommes adossés au mur des devantures des échoppes commentent cette deuxième tentative de marche. «Tout ça c'est du cinéma, chacun tire la couverture à lui et ils veulent que nous payions. On a assez payé durant plus de dix ans», vocifère un quadragénaire. D'autres espèrent à une amélioration des conditions socio-économiques de la société algérienne tout en aspirant à un …changement serein.