Le taux de 49,79% de réussite au baccalauréat est, pour les syndicats de l'éducation nationale, la sonnette d'alarme qui souligne l'urgence de réforme radicale de l'école algérienne. Pour le Conseil des lycées d'Algérie (CLA), le taux de réussite est « réel » et reflète « le niveau des élèves ». « C'est un taux proche de la réalité qui reflète le niveau des élèves », a indiqué Idir Achour, qui relève que le taux de 49,79% reste « loin des objectifs de la réforme du système éducatif qui visaient un taux de 70% ». Cette situation interpelle sur l'urgence d'une nouvelle réforme de l'école algérienne. Mais, selon le CLA, cette réforme ne doit pas se limiter à la révision de la procédure de l'examen du bac « qui répond plus à des considérations économiques que politiques », a indiqué le président du CLA. « L'amélioration du niveau des élèves ne peut pas se faire à travers la refonte du bac seulement mais à travers la refondation de l'enseignement secondaire », a soutenu Achour. Saâdali du Satef, pour sa part, se dit déçu par ce taux. « Quand la moitié des élèves échoue à l'examen, c'est toute l'école qui a échoué », a-t-il indiqué, précisant que, même faible, ce taux ne reflète pas le niveau réel des élèves. « Ce sont des résultats gonflés. Le taux réel doit se situer entre 25 et 30% étant donné que le système adopté actuellement accorde beaucoup de facilitations aux élèves dont le choix des sujets, un temps supplémentaire pour l'examen, sans parler des notes attribuées sans contrôle », a-t-il déploré. Tous ces paramètres font que « la refondation totale » de l'école algérienne devient « une urgence nationale ». « Il ne s'agit pas de quelques réformettes qui tourneraient autour du contenant sans toucher au contenu, il faut procéder à une refondation totale et radicale de l'école algérienne », a-t-il préconisé. La réforme en discussion actuellement entre le ministère de l'Education nationale et les partenaires sociaux « n'est pas suffisante », aux yeux du Satef. « Nous n'avons rien vu encore. Où sont les propositions ? Où est le plan de travail ? Quel débat a-t-on organisé sur ce projet ? Je n'ai rien vu de concret et je me demande pourquoi certaines parties s'empressent à soutenir un projet ambigu », s'est-il interrogé. Saâdali préconise « un débat constructif et des assises auxquelles prendront part le personnel de base du secteur c'est-à-dire les enseignants pour discuter des problèmes posés sans aucun tabou »,, précisant que « les décisions qui viennent des cadres du ministère ne sont pas toujours applicables sur le terrain ». Le Cnapest relève que le taux du bac est « inférieur » à celui de 2015 en dépit de « la stabilité et du calme » qui ont caractérisé l'année scolaire, a indiqué Messaoud Boudiba, porte-parole du syndicat. La première lecture de ces résultats faite par le Cnapest relève que « le climat et les conditions de déroulement du bac ont été marqués par la fuite des sujets qui ont eu un impact sur l'état psychique des candidats. Ces derniers ont eu du mal à se concentrer sur l'examen, que ce soit durant la première ou la deuxième session ». Pour lui, l'objectif de « déstabilisation des candidats au bac a été atteint » et que « la responsabilité incombe entièrement au ministère qui a été incapable d'éviter la fuite des sujets ». La mise en place de « mesures urgentes » s'impose. Pour le Cnapest, il est question notamment de « réhabiliter » l'aspect pédagogique à tous les niveaux de scolarisation à travers la réintroduction de la fiche de synthèse et la valorisation de l'enseignement et de l'effort qu'il déploie. Avant d'aller à une réforme radicale du système éducatif, le Cnapest suggère « le règlement des problèmes urgents ».